Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel a déclaré, hier à Alger, que «l'existence des bases militaires dans les pays voisins ne concerne pas l'Algérie». Les déclarations du ministre en marge des travaux de la 4e session plénière du Groupe de travail du Forum Global de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur le renforcement des capacités au Sahel (GTS) viennent confirmer les aveux récents du Premier ministre, Abdelmalek Sellal sur «l'inexistence totale d'une base militaire étrangère au Sahara algérien», comme le disent «les rumeurs». Abdelkader Messahel, interrogé lors d'un point de presse sur la position algérienne suite à ce que la Tunisie a donné l'accord aux Etats-Unis pour l'implantation d'une base aérienne, depuis laquelle elle lance des opérations de drones contre Daech en Libye, a répondu que «cela ne concerne pas l'Algérie». De ce fait, il a rappelé la politique de la diplomatie algérienne qui opte pour la non-ingérence dans les conflits dans les pays voisins. «L'Algérie est consciente de la place de la démocratie dans la lutte contre le discours radical, l'extrémisme violent», a réitéré le ministre, informant que «d'ici le printemps prochain, nous avons en chantier une grande conférence sur la place de la réconciliation nationale». A cet effet, il a souligné que «l'action de l'Algérie ne se limite pas uniquement au soutien aux pays voisins, mais nous participons également dans la codification des pratiques que les Nations unies sont appelées à mettre en œuvre pour que la lutte contre le terrorisme soit effectivement une affaire de tous». «Il s'agit de la 4e session du groupe de travail sur le renforcement des capacités des pays du Sahel. Ce groupe de travail est l'émanation globale de la lutte antiterroriste dont l'Algérie est l'un des membres fondateurs», a précisé le ministre. «Nous nous réunissons d'une manière régulière, non seulement avec les pays du Sahel, mais également avec des pays partenaires, membres du forum global», a-t-il souligné. En outre, il a expliqué que «l'objectif de ce séminaire est de renforcer les capacités des pays voisins à faire face au terrorisme». Aujourd'hui, les activités terroristes se sont étendues, a indiqué Messahel, «au Mali, à Tombouctou mais également à Bamako, en plus à d'autres pays de la région tel que le Burkina-Faso et la Côte d'Ivoire, et récemment encore le Niger». La menace est présente, il s'agit, «à travers ce genre de réunions de faire des évaluations et de se lancer dans des actions par lesquelles, nous souhaitons avec nos pays voisins, travailler au renforcement des capacités, se doter de moyens efficaces pour faire face au terrorisme». Il est notamment question, selon Messahel d'«apporter un soutien logistique pour ceux qui ont les moyens, accompagner ses pays dans le renforcement de leurs capacités. Cette réunion s'inscrit dans un cadre plus large, à travers tous les mécanismes des Nations unies, non seulement par la lutte antiterroriste mais aussi le partage de l'expérience algérienne dans ce domaine». Cette réunion qui se tient sur deux jours à huis clos au Palais des Nations (Club des Pins) à Alger et co-présidée par l'Algérie et le Canada, dans laquelle participent de hauts fonctionnaires et experts afin de dresser un bilan des efforts de coopération et de renforcement des capacités dans les domaines de la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, de la sécurité des frontières, de l'application des lois et de la justice pénale des pays membres du Forum GCTF. Des pays de la région du Sahel ainsi que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des organisations internationales, régionales et sous-régionales dont l'ONU et ses institutions en charge dans la lutte contre le terrorisme, l'Union africaine (UA), le CAERT, Afripol, CEDEAO ont été également présents à cette réunion. L'Algérie est membre fondateur du GCTF qui constitue une plate-forme informelle et multilatérale de lutte contre le terrorisme regroupant une trentaine de membres.