Si ce match test devait servir à rassurer tout le monde, hé bien, c'est raté ! Certes, le sélectionneur Leekens devait jauger les capacités de plusieurs éléments et notamment les nouveaux appelés. Mais la plupart d'entre eux n'ont pas répondu à l'attente générale, excepté Belkhiter qui fut la seule satisfaction de ce match amical joué à un rythme lent et marqué par toutes sortes de maladresses. Tout de même, dans cette formation expérimentale, on retrouvait des capés aguerris, tels Ghoulam, Taïder, Mandi, Bentaleb, Ghezzal et Belkaroui. Une journée auparavant, le coach français de la Mauritanie, Corentin Martins, avait promis «de causer des problèmes à l'équipe d'Algérie». Il a tenu parole, du moins la majeure partie de cette rencontre. On rappellera pour mieux étayer notre analyse que la sélection mauritanienne était privée des six professionnels qui n'ont pas été libérés par leur club, car il ne s'agissait pas d'une date FIFA. Alors, on est en droit de se poser des questions sur l'absence de cohésion de cette équipe, la mauvaise occupation du terrain, ainsi que les maladresses dans la transmission du ballon, base fondamentale en football. De sorte que le chantier de Leekens est grand et varié. Le problème récurrent de la défense centrale n'est pas réglé, avec un Belkaraoui hors du coup et auteur de trois grosses bévues dont une a débouché sur le premier but de la Mauritanie. Et encore, l'arbitre a «oublié» d'accorder un penalty aux hommes de Martins à la cinquième minute. Ce n'est qu'après la demi-heure que l'on a enregistré la première occasion algérienne. Personne n'en menait large à cet instant et on a même vu Bougherra et Guedioura dispenser moult conseils aux joueurs lors d'un arrêt de match. Le manque de confiance des Verts ne peut s'expliquer par le pressing haut imposé par les Mauritaniens, ce qui a contraint les défenseurs algériens à effectuer des rétro-passes vers le gardien Asselah, cet «exercice» prenant naissance dans le camp adverse. Sur le plan tactique, il est clair que Leekens a appliqué un 4-3-3 de départ qui se transformait vite en en 4-5-1 dès la perte du ballon. Seuls les montées de l'excellent Belkhiter nous ont mis du baume au cœur, mais ses coéquipiers ne l'ont pas aidé dans ses appels de balle, ne jouant pas en première intention, permettant ainsi aux Mauritaniens de se regrouper et de repousser les semblants d'attaques des Verts. Quant à Bounedjah, il ne faut pas trop lui en vouloir car il était esseulé en pointe, écopant même d'un carton pour simulation. La seconde période s'est avérée plus favorable à l'équipe nationale qui a retrouvé ses esprits après la belle égalisation de Hanni. Le secteur défensif s'est montré plus vigilant avec la rentrée de Bensebaïni, tandis que le trio Ghoulam, Taïder et Henni a mis à son actif des offensives sur le côté gauche. Il est significatif de relever que deux buts algériens ont été inscrits sur balles arrêtées. Même la joie de Bentaleb sur le troisième but est assez significative de cette frustration éprouvée face à un adversaire loin d'être un foudre de guerre et qui figure parmi les plus faibles du continent africain. D'ordinaire, les victoires sont de nature à rassurer les vainqueurs, leur staff technique et les supporters. Cette fois, ce n'est pas le cas, et les Fennecs ont même été sifflés par leur public. Il s'avère donc que la présence des piliers comme Mahrez, Slimani, Soudani, Brahimi est plus indispensable que jamais. Espérons que le second match qui se jouera à huis clos face à ce même adversaire sera d'un autre tonneau et rassurera tout le monde car le Gabon c'est dans quelques jours seulement.