Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a exclu toute baisse des prix du Logement Public promotionnel (LPP). Lors d'une séance consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelwahid Temmar a précisé que la révision du prix du LPP n'est pas à l'ordre du jour puisqu'il s'agit d'une formule commerciale destinée à une certaine catégorie sociale. En effet, elle est destinée aux citoyens dont le revenu se situe entre 6 fois le SNMG par mois (108.000 DA) et 12 fois le SNMG, soit 216.000 DA par mois, qui sont aussi éligibles au crédit bonifié de 3%. La question autour de la révision du prix du mètre carré du LPP s'explique par les fiches de paie des nouveaux parlementaires qui se retrouvent, ainsi, concernés par cette formule. Le ministre indiquera, par ailleurs, que son mode de paiement ne peut être le même que celui du logement de type location-vente (AADL). «Les facilités dont ont bénéficié les souscripteurs de la formule AADL ne peuvent être accordées aux souscripteurs du LPP, en raison des engagements envers les banques des organismes chargés de la réalisation de ces projets», expliquera Temmar. Il faut savoir que les logements LPP ne bénéficient pas d'une aide directe de la CNL comme c'est le cas pour le LPA ou l'AADL, mais bénéficie néanmoins, des abattements sur l'assiette de terrain. Le programme du LPP ne représente que 2% du nombre global des projets de logement, à travers le territoire national, contre 19% pour l'AADL et 37%, pour le Logement public locatif (LPL), a rappelé le représentant du gouvernement. Pourtant, en août dernier, on avait évoqué l'intention du ministère de l'Habitat d'examiner une éventuelle révision du prix du mètre carré du LPP et de l'AADL, en prenant en considération l'utilisation de matériaux de construction produits localement. Le ministère compte, aussi, sur le lancement de nouveaux programmes de réalisation de logement et prévoit, pour cela, un nouvel organisme de financement. Dans ces optiques, les techniciens œuvrent, actuellement, à étudier le prix de réalisation du mètre carré des logements dans les deux formules, dans le cadre d'un dossier technique détaillé, avait déclaré Temmar, lors d'une conférence de presse au terme d'une cérémonie de remise des clés au profit des bénéficiaires à Alger. Face à l'hémicycle Zighoud Youcef, le ministre a néanmoins tenu à rassurer sur l'incapacité de certains souscripteurs LPP à contracter un crédit pour payer leurs logements, en raison de leur âge, précisant qu'une concertation est en cours avec toutes les parties concernées dont le Crédit populaire d'Algérie (CPA) pour examiner l'éventualité du transfert du paiement des échéances aux ascendants des souscripteurs. Un sujet déjà évoqué, en août, quand il avait déclaré que «des rencontres auront lieu avec les banques dont le CPA, avec lesquelles la question de l'organisation des crédits sera débattue». Il avait, alors, indiqué que l'Entreprise nationale de Promotion immobilière (ENPI) œuvre à étudier les méthodes devant faciliter l'obtention et le paiement des crédits. Il faut rappeler qu'un mois auparavant, et face aux nouvelles conditions de paiement, fixées par l'ENPI, les souscripteurs au LPP avaient décidé de tenir un sit-in, le 12 juillet pour dénoncer la cherté de ce type de logement public destiné pour la classe «moyenne». Invités à s'acquitter d'une troisième tranche, avant de contracter un crédit immobilier pour avoir accès à leur logement, ils se disaient déçus, s'interrogeant sur l'écart existant entre ce type de logement et ceux de l'AADL. Rappelons que d'après une décision signée par le DGA, commercialisation de l'ENPI, le prix prévisionnel du mètre carré a été fixé à 95.000 DA hors taxes, soit 101.650 DA en TTC. L'appartement de type F3 sera ainsi cédé aux souscripteurs pour le prix de 813 millions de centimes, un F4 à 1milliard 24 millions de centimes et un F5 à 1 milliard 219 millions de centimes. Ces prix soulèvent plusieurs questions, notamment pour ceux qui vont opter pour le crédit immobilier et qui ne remplissent pas toutes les conditions pour bénéficier d'un prêt à taux bonifié. Selon les conditions d'octroi du crédit immobilier, publiées sur le site Internet de l'ENPI, les souscripteurs devront avancer à la banque 1 million de dinars d'apport personnel en moyenne.