Les souscripteurs au logement promotionnel public (LPP) ne sont pas au bout des mauvaises surprises. Ces derniers devront s'acquitter d'une troisième tranche avant de contracter un crédit immobilier pour avoir accès à leur logement. Selon les conditions d'octroi du crédit immobilier publiées sur le site internet de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), lundi, les souscripteurs seront obligés d'avancer à la banque un million de dinars d'apport personnel en moyenne. L'ENPI a expliqué que la banque financera à hauteur de 75% du prix du logement. «Si nous calculons le prix final en TTC sur la base de 100 000 DA/m2, la banque pourra financer jusqu'à 900 millions de centimes pour un F5, 750 millions pour un F4 de 100 m2 et 600 millions pour un F3», a estimé un souscripteur, se disant déçu par cette formule. Le reste à payer en apport personnel par le bénéficiaire du LPP est respectivement de 50 millions de centimes pour le logement type F3, 100 millions pour un F4 et 150 millions pour un F5. Certes, cette 3e tranche en apport personnel ne sera pas réclamée par l'ENPI, mais par la banque. Les souscripteurs auront quand même à débourser une somme importante pour pouvoir espérer un toit après avoir versé 150 millions de centimes. Cette nouvelle a suscité la colère et la déception chez les souscripteurs qui se disent pour la énième fois lésés quant aux conditions imposées par cette formule, alors que le prix du logement AADL est quatre fois moins cher (280 millions en moyenne). Les réseaux sociaux sont inondés depuis lundi soir par des messages de souscripteurs qui expriment leur mécontentement et leur indignation. «Comment peut-on rassembler une telle somme ? Ils nous poussent à voler !», s'est alarmé un souscripteur sur le groupe «Comité des souscripteurs LPP engagés» sur facebook. «Il y a des citoyens algériens qui sont logés gratuitement par l'Etat, alors que pour d'autres ils doivent avancer des sommes faramineuses et contracter un crédit immobilier pour accéder à un logement décent. C'est injuste !», s'indigne un autre souscripteur. «Comment se fait-il que le ministre dément le paiement d'une troisième tranche et l'ENPI affirme le contraire. Ils jouent avec nos nerfs, rien n'est clair dans cette formule», commente un autre. D'autres appellent à des protestations dans la rue pour se faire entendre. «Après l'Aïd, nous devons tous sortir dans la rue pour dénoncer l'ambiguïté qui règne sur ce programme et la cherté de ce type de logement public», lit-on sur le même groupe. Le ministère de l'Habitat avait indiqué, il y a quelques mois, qu'un arrangement a été conclu avec le CPA pour réduire l'apport personnel à 16% du prix global du logement. Mais avec cette nouvelle annonce de l'ENPI, serait-il possible que le prix du logement soit revu à la baisse ? Une hypothèse qui semble peut probable vu la situation économique dans laquelle ce programme est réalisé.