Les années passent et se ressemblent pour le football de l'Ouest. Une région qui a pourtant toujours été au-devant de la scène par la qualité de ses grands joueurs et la forte personnalité des ses anciens dirigeants. La médiocrité et l'intérêt personnel ont pris le dessus sur la compétence. A ce rythme, le football de l'Ouest est bien parti pour ne pas sortir du gouffre dans lequel il s'est fourvoyé, comme en témoigne la supériorité évidente du Centre et de l'Est sur la région de l'Ouest. Comment peut-on expliquer cette dégringolade ? A première vue, la majorité des clubs de l'Ouest ne bénéficient pas des mêmes faveurs des autres clubs en matière de finances. Ce n'est pas la seule raison, car il faut souligner que l'Ouest est victime de cette nouvelle race de dirigeants qui sont loin de faire l'unanimité chez les supporters. Aujourd'hui, ils sont près d'une dizaine de formations en voie de disparition. Entre autres, des formations connues sur le territoire national à l'image de l'ASMO, le RCR, le MCS, l'USMBA, le GCM et l'ESM. Autopsie d'un fiasco programmé. ASMO: une crise interminable Le club asémiste n'est toujours pas sorti de la crise qui le frappe de plein fouet. Le double langage des dirigeants et le silence des autorités locales ne sont pas faits pour arranger les choses. Aussi, l'incompatibilité d'humeur entre ces mêmes dirigeants risque de mener le club vers la dérive. Depuis la réunion avec le wali d'Oran, Mouloud Cherifi, la situation n'a pas évolué d'un iota. Ni assemblée générale des actionnaires, ni réunion avec le DJS, ni ressources financières, rien ne se profile à l'horizon, même si Saâdoun Mohamed a émis le vœu de prendre la présidence de la SSPA. Encore plus, aux dernières nouvelles, nous avons appris que la présence du coach Salem Laoufi est à l'origine d'un conflit ayant éclaté entre Larbi Oumamar, PDG adjoint de la SSPA, qui tient à ce technicien, et Saâdoun Mohamed, désirant confier la barre technique à un entraîneur de renom et jouissant d'une certaine expérience. C'est le statu quo, même si Baghor Merouane, le président du CSA, a tenté de calmer les esprits. C'est dire que les dirigeants asémistes n'arrivent toujours pas à accorder leurs violons au moment où les autres équipes ont depuis belle lurette entamé la préparation. En somme, c'est l'anarchie et le désordre qui prévalent au lieu d'une feuille de route pour sauver le club, car à ce rythme, l'ASMO est bien partie pour retrouver le purgatoire. Selon nos sources, certains asémistes sont en train de bouger pour constituer un comité de sages composé des Hadj Moudoub, Benaouda Douadi, Boukar, Guemri, Belmokhtar Mustapaha, Tasfaout et d'autres, pour essayer de trouver un compromis et sensibiliser les concernés pour une meilleure prise en charge de l'équipe. RCR: une prise de conscience, sinon... A Relizane, le feuilleton Mohamed Hamri n'a pas encore connu son épilogue et il est en train de porter de graves préjudices au club de la Mina. En l'absence de ressources financières, le président du RCR a réitéré sa volonté de démissionner car, pour lui, la situation est arrivée à un point de non-retour. Il a clairement avoué qu'il ne peut plus investir toute une éternité au Rapid. Mohamed Hamri a toutefois conditionné son maintien au club par les contributions de l'Etat. Mais ce n'est pas le seul problème au RCR, car à Relizane, tout le monde se transforme en manager et recruteur pour imposer ses «poulains», moyennant une commission. D'autres n'hésitent pas à utiliser tous les moyens pour prendre en otage le RCR. Résultat ? C'est le Rapid qui en souffre. A cette cadence, il n'est pas écarté de voir le club patauger dans les divisions inférieures et disparaître du concert du football national. Une prise de conscience est à souhaiter, tandis que les autorités locales sont interpellées pour mettre fin à cette mascarade qui est en train de nuire à l'histoire du club. USMBA : où sont les enfants du club ? Ce qui se passe au club de la Mekerra, c'est du bricolage pur et simple, si ce n'est pas une mascarade qui risque d'envoyer le club vers le purgatoire. Après de longs moments de tergiversations en raison de la fuite de ceux qui se proclament enfants de Sidi Bel-Abbès, les responsables de l'USMBA ont été contraints d'opérer au retour d'Abdelghani El-Hennani et celui de Kaddour Benayad au poste de DG pour dénouer la crise administrative. Ce n'est pas fini dans la mesure où un conflit vient, selon notre source, d'éclater entre Bengorine, le manager général, et le coach Slimani. Les deux hommes ne sont pas sur la même longueur d'ondes à propos du recrutement. En plus des problèmes financiers, l'entraîneur a décidé de procéder à des tests à des éléments venus de différents horizons. La grande équipe de l'USMBA des Abdi, Lacarne, Henia, Kherrit, Koudache, Amar et les autres, effectue de la prospection à l'égard des joueurs venant de clubs de divisions inférieures. Comment est-on tombé si bas ? La réponse se trouve chez ceux qui se présentent toujours comme des sauveurs ou défenseurs des intérêts du club, mais qui, finalement, ils se servent de l'USMBA. Avec le départ des meilleurs joueurs, les démêlés avec la CRL et la conjoncture actuelle, le public belabésien a de fortes appréhensions. Et c'est logique. MCS: désintéressement général Avec la dernière démission prononcée par les responsables de la SSPA et ceux du CSA, le MCS se trouve à la croisée des chemins avec un avenir des plus incertains. Dans ce contexte, on vient d'apprendre que ces démissions n'ont pas été acceptées. Mais est-ce la solution ? Certainement pas. Au vu de ce qui se trame, le Mouloudia est en danger dans la mesure où aucun effort n'est consenti pour faire démarrer l'équipe. Confronté à une crise financière aiguë et des dettes qui fusent de partout, le MCS risque l'implosion au grand dam de ses milliers d'inconditionnels qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le mutisme des autorités locales, le désintéressement des anciens dirigeants, le MCS est aujourd'hui abandonné par les siens. A Saïda, tous les clignotants sont au rouge et les prémices d'une saison catastrophique se profilent déjà à l'horizon, du moment que le MCS reste l'un des rares sociétaires des 32 clubs pros à n'avoir engagé aucune action permettant à l'équipe d'entamer la préparation avec, en plus, le départ de nombreux joueurs vers d'autres cieux. Décidément, le Mouloudia est en train de vivre des moments difficiles qui n'augurent rien de bon.