Nous n'avons jamais imaginé que la Journée du Savoir (Youm El Ilm), célébrée en Algérie, le 16 avril de chaque année, allait se passer, cette année, en-dehors des écoles, temples du savoir, à cause d'un maudit virus que la science et le savoir n'ont pas encore réussi à vaincre. Le 16 avril est une journée que tous les enfants et les adultes attendent afin de commémorer la perte d'un des meilleurs fils de l'Algérie, Abdelhamid Ibn Badis, une commémoration qui permettait aux écoliers de se produire devant leurs parents, leurs enseignants et leurs camarades, dans une course vers le meilleur, vers le savoir et la performance. Cette année, les écoles sont closes, silencieuses, tristes, sans âme. Pourtant, c'est par le savoir que nous pouvons venir à bout du Covid-19' et de maladies beaucoup plus dangereuses, c'est avec le savoir que nous pouvons lutter contre la maladie, la pauvreté, l'indigence et tous les maux qui rongent la société. Cette année, c'est une bataille qui a été gagnée par un virus mais le combat n'est pas terminé et les savants viendront bientôt à bout de cet ennemi invisible qui fait peur à toute l'humanité. L'annonce par le Président Tebboune d'un grand chantier pour une renaissance de l'Ecole algérienne faite en ce jour symbolique du Savoir et de l'Instruction nous permet d'espérer en un avenir meilleur pour les générations à venir. Cette date nous rappelle aussi, surtout à Blida, que le 19 avril, fixé pour la fin probable du confinement est là et tous les regards sont braqués sur la présidence de la République, attendant l'annonce, sinon d'une levée du confinement, du moins son allègement pour la wilaya de Blida. En effet, selon les déclarations optimistes des différents responsables, le pic de la maladie est dépassé (...) et la stabilité et même le recul du nombre de cas confirmés et de décès plaident pour cela, bien que les spécialistes affirment que rien n'est encore gagné. Il y a aussi l'approche du Ramadhan, évènement très symbolique de la vie sociale en Algérie, au cours duquel il sera très difficile de contenir les citoyens et de les confiner chez eux, surtout après le f'tour'. Même à l'étranger, les choses commencent à évoluer vers une maîtrise du Covid-19' et le Dr Raoult annonce déjà la disparition du virus dans quelques semaines, à Marseille, espérons seulement qu'il aura vu juste. Mais il faut dire aussi que ce sont justement ces mesures de confinement prises à temps qui ont permis à l'Algérie de contenir une vague de contaminations autrement plus importante, même si souvent, le confinement n'a pas été observé de manière stricte par l'ensemble de la population. Alors qu'apportera la déclaration du président de la République concernant la prolongation du confinement ou son allègement pour Blida ? L'attente est longue et l'impatience nous gagne. La rumeur, encore et toujours Malheureusement la rumeur court toujours, ayant le champ libre en l'absence d'une information réelle et ciblée de la part des pouvoirs publics. Ainsi, certaines régions de la wilaya de Blida épargnées par le virus, au début de la pandémie sont devenues, selon la rumeur, des foyers importants de sa propagation. Tout le monde ou presque, affirme que telle ville est pleine' de porteurs de ce virus, qu'il faut faire attention, que les hôpitaux ne suffisent plus, que des familles entières sont contaminées et sont retournées chez elles, risquant de contaminer un grand nombre d'habitants. Toujours selon la rumeur, et si nous ne prenons que la journée du jeudi, il y aurait eu au moins dix morts du virus alors que les statistiques officielles ne nous en donnent que trois. Si les personnes instruites comprennent qu'une rumeur demeure toujours une rumeur, la grande partie, sans instruction ou avec une instruction limitée, est beaucoup plus encline à croire la rumeur plutôt que la version officielle, déjà que la confiance entre les citoyens et l'Etat ayant été mise à rude épreuve par la mauvaise gouvernance que nous avons subie jusqu'à la fin de l'année écoulée. C'est peut-être là l'occasion pour le gouvernement actuel qui plaide pour une Algérie nouvelle de regagner cette confiance des citoyens qui lui permettra de travailler dans de meilleures conditions et de les inciter à participer à l'édification de leur pays. Ainsi, et nous n'arrêterons de le répéter, il faudrait une meilleure information, plus détaillée (par commune) pour contrer la rumeur et éviter ses conséquences qui ne peuvent être que fâcheuses. Ruée vers les mairies La décision prise par le président de la république de verser une allocation de 10.000 DA aux familles nécessiteuses et à celles impactées par les mesures de confinement est très louable en elle-même et participe au principe que l'Etat n'abandonne jamais ses citoyens. Mais aussitôt annoncée, la mesure a suscité un mouvement très vaste chez les citoyens qui se sont rués vers les mairies pour en bénéficier. De longues chaînes compactes, des bousculades, des rixes sont souvent observées, en complète contradiction avec les mesures de confinement à même de prévenir la propagation du Covid19'. A cause de ces comportements irresponsables, tout ce que nous avons enduré jusque-là risque de n'avoir servi à rien. Des annonces via les réseaux sociaux demandent aux gens de fournir un dossier complet et de le présenter aux représentants de quartiers, accompagné d'un formulaire à remplir, formulaire qu'ils peuvent trouver chez les bureaux de tabacs et les librairies, contre espèces sonnantes et trébuchantes, bien-sûr. Là aussi, l'information devrait passer de manière claire, aussi bien dans les médias qu'au niveau local, par des affiches dans les quartiers ou, au moins, aviser la population que les inscriptions ne sont pas encore entamées, pour éviter justement ces attroupements constatés devant les sièges des APC. Enfin, il y a lieu de procéder à un tri sélectif pointu pour éviter que des personnes aisées profitent de ces aides, à la place des familles réellement nécessiteuses qui n'ont pas de connaissances.