L'indigence des esprits des uns et l'impavide laisser-faire des autres, majorés avec la crise sanitaire, ont grandement contribué à l'envahissement de l'informel dans les rues, les boulevards et les places publiques de la municipalité d'Aïn El Turck, à l'instar des trois autres que compte la daïra. Un absurde ridicule outrancier, qui enlaidit exécrablement les paysages dans cette partie de la wilaya d'Oran. En effet, selon le constat établi sur le terrain dans le chef-lieu de cette daïra, l'informel s'est approprié, sournoisement au fil des jours, trottoirs, voies et places publiques. Sans avoir l'air d'y toucher, l'illicite a fait main basse sur presque tous les espaces publics de la municipalité d'Aïn El Turck, notamment les abords immédiats du marché communal, où une multitude de revendeurs à la sauvette hilares naviguent allègrement dans le sillage de diverses activités exercées assez souvent à même le sol. Pendant que le regard inquisiteur veille à la stricte application des mesures de protection pour lutter contre la pandémie de Covid-19, l'informel poursuit, entre-temps, doucement mais sûrement, son bonhomme de chemin, sans se soucier de la jaspinerie du piéton et /ou de l'automobiliste. «L'absurde ironie du sort offre l'opportunité à ces revendeurs, à la mine patibulaire, de justifier leur écorne à travers le fait qu'ils s'échinent à longueur d'année pour tenter de nourrir leur famille et tenter un tant soit peu de surmonter l'opprobre dans lequel ils se débattent à huis clos. Ils sont finalement beaucoup plus à plaindre qu'à blâmer», a philosophé un riverain de la rue de la vieille Mosquée, qui longe l'entée sud dudit marché. Des gérants de commerce se sont rapprochés du Quotidien d'Oran pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié « d'expropriation des trottoirs près de leurs magasins, qui entrave lamentablement la bonne marche de leurs activités. Sur un ton laborieusement sarcastique, un revendeur à la sauvette abordé à ce sujet a tenté de justifier : « On s'en carne royalement l'oignon au sujet de notre sordide situation, qui gravite autour de pas de travail et pas de couverture sociale. Il faut bien que je nourrisse ma famille ». Toujours est-il que le comportement frisant la carabinade ne décharge nullement ces contrevenants tributaires du salaire de misère que rapporte l'emploi précaire ou autres activités informelles. « En temps normal, les gens bricolent comme ils peuvent pour survivre. Selon les témoignages recueillis par Le Quotidien d'Oran auprès des familles démunies de la municipalité d'Aïn El Turck, auxquelles appartient la majorité des contrevenants, qui se débattent dans la versatilité des lendemains, les frais d'alimentation, le loyer et les charges sont devenues insurmontables en cette période de crise sanitaire. « Nous faisons appel à la débrouille, une équation aux milles inconnues, qui multiplie l'incertitude dans laquelle nous tentons de subsister à ce chômage forcé. Nous n'avons pas le choix. Nous avons choisi l'informel pour gagner notre croûte. C'est à prendre ou à laisser et plonger dans le sordide monde de l'opprobre », ont fait remarquer avec une humeur bilieuse des revendeurs à la sauvette du marché aux puces, jouxtant l'ex-souk el fellah de ladite municipalité, qui défendent farouchement l'activité informelle. Dans ce même contexte d'ignominie, il est à signaler qu'en dépit de leur interdiction, les véhicules hippomobiles des marchands ambulants, de plus en plus nombreux, imposent allégrement leur morbide présence sur la voie publique. Proposant à la criée des poissons et/ou des fruits de saison, ces charrettes brinquebalantes, attelées pour la plupart à des aliborons, teigneux et épuisés, sillonnent inlassablement les rues et les artères du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck et ce, à l'instar des trois autres municipalités de la daïra d'Aïn El Turck. Ces charrettes au même titre que des fourgons et autres engins sont directement à l'origine d'une innommable anarchie qui exaspère grandement piétons et automobilistes. Selon le constat qui agresse le regard, ces marchands ambulants activant dans l'informel, sans être le moins du monde inquiétés, stationnent leurs véhicules sur les places, les trottoirs et les bas-côtés de la sortie des municipalités de la daïra d'Aïn El Turck, notamment le chef-lieu, où plusieurs d'entre eux n'ont pas hésité à investir les esplanades et les chaussées sans à priori n'émouvoir quiconque. «Une opération d'assainissement de l'environnement s'avère nécessaire pour tenter de redorer le blason terni des prestigieux paysages de cette partie de la wilaya d'Oran. La circulation routière et piétonnière à l'intérieur du tissu urbain, est durement confrontée à cette activité illicite exercée par ces contrevenants au su et au vu de tout un chacun», a déploré un habitant du quartier Bensmir, communément appelé douar Naquousse, sis dans la municipalité d'Aïn El Turck. Il importe de noter que cette transgression aux règles élémentaires en vigueur, clairement notifiées sur le code du commerce, qui défigure lamentablement les paysages du chef-lieu au même titre que ceux des trois autres communes de cette contrée, suscite un éventail de désagréments et autres contraintes aux habitants et aux automobilistes. Des habitants ont également dénoncé les amas de toutes sortes de détritus, de fruits pourris écrasés et les crottes des animaux tirant les véhicules hippomobiles, qui dégagent des odeurs nauséabondes en empestant l'air à plusieurs mètres à la ronde des lieux. Au niveau de certaines zones du chef-lieu, le déchargement sur les trottoirs des fruits et légumes ressemble en tous points à un marché sauvage à ciel ouvert qui se transforme en décharge sauvage dès la tombée du soir où s'entassent des détritus et autres déchets abandonnés par les contrevenants. Cette infraction est répertoriée dans les abords immédiats du marché des fruits et légumes où l'informel a, en toute vraisemblance, imposé sa sordide présence. L'occupation illicite de la voie publique dans certains quartiers essaimés à travers la municipalité d'Aïn El Turck a pris, en effet, selon le constat établi sur le terrain, des proportions démesurées et ce, avec un éventail de contraintes, qui se répercutent exécrablement sur le cadre de vie des habitants et celui de l'environnement.