L'ambassadeur d'Iran en Algérie estime qu' «on vit dans un monde très difficile, on voit comment sont déclenchées les campagnes médiatiques pour déstabiliser les peuples libres». Hossein Mashalchi Zadeh décrit aux journalistes algériens qu'il a rencontrés à sa résidence au Paradou «l'Iran d'aujourd'hui, quatre décennies après la révolution islamique ». Février est le mois de la victoire pour les Iraniens. Victoire soumise à plus de 40 ans d'embargo décidé par l'administration américaine et durci par Trump. «Trump a exercé un terrorisme économique sur l'Iran en lui imposant des sanctions dont les conséquences ont privé notre peuple de médicaments pour se préserver de la Covid-19», affirme l'ambassadeur. Il explique que « l'administration américaine a gelé les ressources financières iraniennes pendant la pandémie de la Covid-19, c'est un crime contre le peuple iranien». Il souligne que «le président battu aux élections de novembre a aussi exercé un terrorisme d'Etat sur l'Iran en faisant assassiner le général Kacem Souleymani, l'un des plus grands chefs militaires iraniens, et un responsable bien connu et très actif dans la lutte contre les groupes terroristes», fait-il savoir. Malgré l'embargo depuis plus d'une quarantaine d'années et le durcissement des pressions et des sanctions internationales, «l'Iran, dit-il, a réussi de grands exploits dans divers domaines, il a aujourd'hui 2.569 centres universitaires, il est classé à la 16ème place au niveau mondial et 1er dans le monde musulman en matière de productions scientifiques, il compte 4,325 millions d'étudiants et 15 millions d'élèves, il est l'un des leaders mondiaux dans le domaine spatial, le nucléaire, la nanotechnologie, l'industrie militaire, la médecine, la fabrication de médicaments et des vaccins y compris celui contre la Covid-19 tout autant que le traitement et les moyens de dépistage, l'industrie automobile, les nouvelles technologies d'information et de communication, l'énergie, les complexes pétrochimiques...». L'engagement de l'Iran «à sécuriser des voies navigables vitales» Le diplomate dénonce «les tentatives de déstabilisation et les complots fomentés de l'étranger contre le peuple iranien». Il souligne que «le soutien indéfectible de l'Iran à la cause palestinienne lui vaut d'être vu comme un pays terroriste alors que ceux qui ont normalisé leurs relations avec Israël sont présentés comme ceux qui combattent le terrorisme, c'est terrible comme situation». Pour l'Iran, «le monde doit changer, c'est un monde injuste et inhumain, il doit prendre fin, on veut que les Etats se parlent entre eux, que les peuples aient leurs droits à l'indépendance, à la liberté et à une niveau décente, il faut que l'hégémonie de certaines puissances prenne fin». L'ambassadeur estime que «tous les peuples du monde ont droit à la paix et à la sécurité, il n'est pas normal qu'Israël extermine les Palestiniens sous prétexte qu'il se défend, il faut mettre un terme aux conditions désastreuses dans lesquelles vit le peuple yéménite(...), que l'alliance militaire du Golfe arrête de le massacrer (...)». Les campagnes médiatiques menées de l'étranger contre l'Iran lui font dire que «leurs initiateurs veulent déstabiliser toute la région et au-delà». Il rappelle que la République islamique a proposé l'année dernière «l'initiative d'Hormuz pour ramener la paix et la sécurité dans la région, les pays voisins doivent en discuter pour les réaliser ensemble, l'Iran est prêt à se concerter avec eux». L'ambassadeur fait savoir que «les pays du golfe Persique ont bien accueilli l'initiative et promettent d'aider à sa mise en œuvre, ne restent que quelques pays qui disent qu'ils continuent à ce jour à l'étudier». Pour expliquer davantage l'esprit de l'initiative qui porte le nom du détroit d'Hormuz jouxtant la mer d'Oman et l'océan Indien et par lequel transitent les flux commerciaux internationaux notamment les énormes quantités du pétrole mondial, il note qu'en 2019, le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé que «l'Iran a depuis longtemps déclaré qu'il était prêt à travailler avec nos voisins pour sécuriser le golfe Persique». Mohammad Javad Zarif a fait savoir alors que «l'initiative de la paix d'Hormuz (HOPE : Hormuz Peace Endeavour) est sur la table en ce moment». Le chef de la diplomatie iranienne a souligné dans ce sens que «nos exercices militaires conjoints en mer d'Oman et en océan Indien avec nos partenaires russes et chinois (menés le 27 décembre dernier ndlr) montrent clairement notre engagement plus large à sécuriser des voies navigables vitales». L'ambassadeur Mashalchi Zadeh estime que «l'Algérie sait de quoi il s'agit quand on parle de paix et de sécurité, sa guerre pour l'indépendance en témoigne, ses nombreux martyrs, tout autant que son soutien aux mouvements de libération africains, à la cause palestinienne, à toutes les causes justes dans le monde, son rôle prépondérant dans le mouvement des non-alignés(...)».