L'idée de la vaccination des enfants contre la Covid-19 fait son bonhomme de chemin en Algérie. La question a été posée, hier, lors de la rencontre entre le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, et le directeur général des laboratoires chinois «Sinovac», Gao Qiang, en présence de l'inspecteur général du ministère, El-Hachemi Chaouche, la directrice générale de la pharmacie et des équipements médicaux, Pr Wahiba Hadjoudj, et du directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, Dr Fawzi Derrar. Le communiqué du ministère de la Santé rendu public dans ce cadre ne s'est pas trop étalé sur le sujet, soulignant seulement que M. Benbouzid a écouté les explications du directeur général de «Sinovac» concernant la vaccination des enfants, des femmes enceintes et des femmes allaitantes, mais on sait que le vaccin de Sinopharm a été approuvé en Chine pour les enfants (de 3 à 17 ans), et que Sinovac a commencé un essai clinique avec 14.000 enfants participants dans plusieurs pays en septembre. Ceci pour dire que le DG des laboratoires chinois «Sinovac» ne peut que donner son aval pour la vaccination des enfants, ce qu'il a fait, d'ailleurs, avec les autorités sanitaires chinoises depuis quelques mois. Quant aux femmes enceintes et allaitantes, la question n'est pas vraiment tranchée. La vaccination des enfants est approuvée scientifiquement, pas seulement en Chine mais dans de nombreux pays, reste seulement à faire face aux réticences des parents, qui ne sont jamais rassurés à propos de cette vaccination, y compris en Chine, malgré une utilisation généralisée des vaccins contre la Covid-19. En Algérie, la situation est plus compliquée encore, quand on connaît le faible engouement des adultes pour le vaccin en question. Concernant la question de la vaccination des enfants, le Pr Mahiaoui avait souligné qu'il n'a pas encore été décidé en Algérie de vacciner les enfants, vu que le pourcentage d'enfants qui ont contracté le coronavirus est inférieur à 1%. Mais, rétorque-t-il, «même les adultes ne veulent pas se faire vacciner. Comment voulez-vous commencer la vaccination des enfants ? Révélant dans ce contexte que «le Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 a demandé la vaccination de cette catégorie, mais n'a pas encore fixé à partir de quel âge et la nature du vaccin». La balle se trouve, ainsi, dans le camp des autorités sanitaires, qui ont discuté, ou voulu en apprendre plus sur le sujet auprès du DG des laboratoires chinois «Sinovac», implantés en Algérie, à Constantine, où il a commencé à produire le vaccin «coronavac» en septembre. Dans ce sens, le directeur général de «Sinovac» a estimé que «l'acquisition par l'Algérie du vaccin anti-Covid auprès des laboratoires qu'il dirige traduit la confiance placée par le gouvernement algérien dans son homologue chinois», mettant en avant les facilités accordées par l'Algérie à «Sinovac». Rappelons que de nombreux pays ont montré une certaine hésitation au sujet de la vaccination des enfants, mais ont fini par l'accepter, en accordant le choix et la responsabilité aux parents. En Algérie, la question est pressante ces derniers temps avec la contamination de nombreux élèves dans les établissements scolaires, en Kabylie notamment, contraignant les autorités à réaménager les vacances scolaires d'hiver, les avançant d'une semaine sur la date initialement prévue. Et les appréhensions pèsent encore sur la rentrée au début du mois de janvier 2022.