Les étudiants des huit grandes écoles ont à nouveau tenté ce lundi 11 avril de marcher vers la Présidence de la République sans y parvenir. Ils n'ont pas pu franchir l'imposant cordon de sécurité dressé comme un rempart sur le chemin qui mène vers le Palais d'El Mouradia. Les marcheurs devaient tenir un sit in devant la le siège de la Présidence. Mais bloqués au milieu du chemin, les étudiants, rassemblés, ont improvisé une marche. Leur action de protestation avortée vise à attirer l'attention du premier magistrat du pays sur les louvoiements du ministère de l'Enseignement supérieur qui n'a pas pris en compte, selon les protestataires, les recommandations des représentants des étudiants lors des conférences régionales et nationales sur l'équivalence des diplômes entre le système LMD et le système classique. L'abrogation du décret présidentiel n°10 315 du 13 décembre 2010, qui fixe la grille indiciaire des traitements et les régimes indemnitaires et de rémunérations des fonctionnaires, n'a point apaisé la colère des étudiants, qui exigent des « réponses claires et concrètes » à leurs doléances. La principale revendication des étudiants des grandes écoles reste le maintien du diplôme d'ingénieur (Bac+5) dans la même catégorie que le système classique. De leur côté, les médecins résidents, en grève illimitée depuis le 28 mars, poursuivent leur contestation, en organisant aujourd'hui un sit in devant la Présidence. Un sit in qui s'est déroulé sans heurts. Les patriotes et GLD, groupes d'autodéfense créés durant les années 90 pour appuyer les éléments de l'ANP dans la lutte contre le terrorisme, se sont rassemblés eux aussi ce matin devant le siège du Conseil de la nation. Ils ont remis au président de cette institution leur plate forme de revendications qui se résume en l'exigence du statut de « moudjahid » et, pour les personnes mortes au combat, de celui de « chahid ». Les GLD demandent également la retraite pour les plus âgés d'entre eux, un travail pour les autres et une pension pour les veuves et les orphelins des GLD décédés. La mobilisation des travailleurs communaux affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) ne faiblit pas. La grève nationale de cinq jours entamée dimanche a été largement suivie ce lundi 11 avril. Dans un communiqué, le Conseil national du secteur des communes annonce avec satisfaction un taux de suivi de 75 % en ce deuxième jour de grève nationale. Des centaines de communes ont été ainsi paralysées. À travers ce mouvement de débrayage, qui devrait se poursuivre jusqu'au 14 avril, les travailleurs des communes exigent, entre autres, la promulgation de leur statut particulier, l'intégration des contractuels, la réintégration du syndicaliste Hadji Mohamed et la concertation du syndicat dans l'élaboration du statut particulier du travailleur communal.