«Les autorités marocaines ont continué à réprimer la liberté d'expression et d'association pour les Sahraouis prônant l'autodétermination», lit-on dans le rapport, qui souligne le harcèlement, la surveillance par des agents de sécurité, de la population sahraouie, dont les organisations qui militent en faveur des droits de l'homme sont continuellement bloquées, souligne cette organisation. Amnesty International mentionne dans son rapport la détention de nombreux militants, comme Ahmed Alansari, Brahim Dahane et Ali Salem Tamek qui restent enfermés dans les geôles marocaines. Le rapport signale également de nombreux cas de torture et autres mauvais traitements subis par les Sahraouis. «Il y a eu de nouveaux rapports sur la torture et les mauvais traitements, notamment par la Direction de la surveillance du territoire (DST), et, dans certains cas, la Brigade nationale de la police judiciaire, apparemment commis dans la plupart des cas, en toute impunité», souligne Amnesty International, qui mentionne des méthodes comme «les chocs électriques et les menaces de viol». Plusieurs militants pour la cause sahraouie ont été détenus et torturés par la police marocaine et des femmes violées au cours de leur arrestation. Amnesty rapporte aussi la mort de Fodaïl Aberkane survenue le 18 septembre dernier à la suite d'une hémorragie interne provoquée lorsqu'il a été battu par un groupe de sept ou huit policiers au poste de police de Salé. Devant tous ces dépassements, la plateforme pour la solidarité au Sahara Occidental demande au gouvernement et aux autorités européennes d'exercer des pressions sur le Maroc, «pouvant aller si nécessaire, jusqu'à des sanctions», pour qu'il applique le droit international et respecte les droits de l'homme au Sahara occidental. La plateforme, considère que le gouvernement français «s'est fait une nouvelle fois le porte-parole des autorités marocaines en refusant l'extension du mandat de la Minurso et en soutenant ouvertement le projet marocain d'autonomie bien qu'il bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes». La plateforme relève également que «malgré l'aggravation de la répression» contre la population sahraouie, notamment pendant et depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik, en novembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU, «a refusé, sous la pression de la France», d'inclure la surveillance des droits de l'homme dans les compétences de la Minurso qui reste la seule mission de paix des Nations unies «dépourvue d'un mandat de surveillance des droits de l'homme». Réaffirmant sa «solidarité» avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, la plateforme fait part de sa «détermination» à poursuivre son action contre les violations des droits de l'homme au Sahara occidental, «pour un mécanisme onusien de surveillance des droits de l'homme et pour la mise en œuvre rapide du référendum d'autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement de son avenir».