Les malades insuffisants rénaux qui se soignent dans le service d'hémodialyse de l'hôpital d'Akbou (situé à une soixantaine de kilomètres de la ville de Béjaïa) ne cessent d'alerter les autorités sur leur lamentable situation sans que leurs préoccupations soient prises en charge dans les plus brefs délais. Cette situation perdure depuis plusieurs années au point que nombre de patients ont quitté ce monde sans voir le bout du tunnel. En effet, des dizaines de patients viennent dans ce centre hospitalier public une à deux fois par semaine pour filtrer leur sang à l'aide des appareils conçus spécialement pour ça. Les insuffisants rénaux viennent de 22 communes de la vallée de la Soummam à l'instar de Tazmalt, Ighzer Ameqrane, Chemini, Sidi-Aïch, El Flay, Tinebdar, Tibane et Akfadou. D'autres malades viennent des wilayas limitrophes telles que Bouira et Tizi Ouzou. Malgré les grands efforts déployés par le Docteur Azirou (chef de service d'hémodialyse) et son infatigable équipe, la dure réalité de ces personnes souffrantes est inchangée, ou presque. Les insuffisants rénaux trouvent dans l'hôpital d'Akbou des professionnelles de la santé qui tentent d'apaiser leur maux, mais aussi de les accompagner psychologiquement afin de ne pas baisser les bras et combattre cette maladie incurable. « Nous avons 75 malades qui viennent de plusieurs localités, même les plus éloignées de la ville d'Akbou. Nous avons uniquement 13 appareils d'hémodialyse et c'est vraiment insuffisant. Normalement, chaque patient doit subir 03 cures par semaines alors que nous ne pouvons pas leur faire plus de deux. Certains malades ne suivent qu'une seule et unique cure hebdomadairement. Une chose qui n'arrange pas la situation. Cependant, un service d'hémodialyse sera fonctionnel, incessamment, dans la ville de Sidi-Aïch. On espère que ce nouveau centre parviendra à régler définitivement le problème des hémodialysés de toute la vallée de la Soummam et sa région », nous dit le Docteur Azirou, qui assiste annuellement à la mort de plusieurs de ses patients. Ce médecin garde l'espoir de voir les malades qui souffrent de l'insuffisance rénale retrouver leur forme un tant soit peu. Par ailleurs, les malades peinent à vivre ou à « survivre », comme ils préfèrent le dire sans cesse. Chaque jour que Dieu fait, ces personnes souffrantes connaissent un interminable calvaire. En plus du rude régime alimentaire qui leur ait imposé, ils ne peuvent pas mener une vie normale à cause de leur « impuissance pluriel ». Dans la douleur de la maladie et celle du manque des moyens médicaux, Karim, Farid, Mohand Ameziane, Na Ouardia et tant d'autres patients interpellent les autorités pour que le centre d'hémodialyse de Sidi-Aïch ouvre ses portes et soit fonctionnel dans le plus proche avenir.