Vous l'avez compris, c'est une tâche pratiquement impossible, surtout quand certains acteurs locaux relaient une vision caricaturale des luttes, en Egypte comme en Tunisie. Aussi bien en tant qu'affrontement de titans entre le Bien et le Mal, qu'entre deux conceptions idéologiques (intégrisme contre laïcité). Obscurantisme, contre mécréants qui méritent l'enfer. Récemment, en Tunisie, un avocat a fait circuler une pétition pour poursuivre son gouvernement pour génocide ou « tunisiocide ». C'est la même réalité amère qui a bouleversé tous les Algériens. Des Algériens qui redécouvrent encore le mépris que le monde entier leur jette à la figure. Un mépris auquel mêmes les morts algériens ont eu droit. A In Amenas, personne ne s'est soucié de ces otages algériens qui ont été, pourtant, six fois plus nombreux que ces otages étrangers dont le sort a ému toute la presse internationale. Une presse qui n'a réservé ses colonnes que pour les victimes occidentales détenues par ces terroristes avides de sang européen et américain. Un sang jugé peut-être pas plus pur, mais en tout cas plus rentable pour un marchandage ignoble. Qu'est-il arrivé aux otages britanniques ? Qu'est-il advenu des otages japonais ? Et les ressortissants américains sont-ils en sécurité ? Voici les questions qui ont taraudé les esprits de la presse durant ces quatre jours de prise d'otages, un film d'horreur qui aura épouvanté le monde entier.