Le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a salué hier lundi 14 juillet l'hommage rendu par la France aux victimes algériennes de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918 à l'occasion du célèbre Défilé Militaire à Paris. Pour Bouteflika, le geste d'Hollande va bénéficier à la relation franco-algérienne. «Cette reconnaissance des sacrifices du peuple algérien nous conforte dans notre élan partagé de construire, entre nos deux pays, un partenariat d'exception qui répond à nos intérêts mutuels et aux attentes de nos deux peuples » a écrit le Chef de l'Etat dans un communiqué rendu public hier matin. Ce défilé militaire a été l'occasion pour le Président Abdelaziz Bouteflika, de saluer hier lundi 14 juillet l'hommage rendu par la France aux victimes algériennes de la Première Guerre Mondiale avec la présence de militaires algériens au Champs Elysées. Dans un message de félicitations adressé à son homologue français, Monsieur François Hollande, à l'occasion de la fête nationale de son pays il déclara: «En décidant de rendre hommage aux milliers de victimes algériennes de la première guerre mondiale, à l'occasion de ces célébrations du 14 Juillet, vous avez su, M. le président, reconnaître les sacrifices du peuple algérien et son attachement aux idéaux de liberté qui lui ont permis de recouvrer chèrement son indépendance et sa souveraineté et de participer au recouvrement de la liberté du peuple français », a écrit le Président Bouteflika dans un message. « Depuis votre visite d'Etat en Algérie, en décembre 2012, nous avons su éviter les clivages suscités par un passé douloureux, en ouvrant tous les dossiers liés à la mémoire commune de nos deux peuples, dans un esprit constructif qui, j'en suis certain, permettra de consolider nos relations dans tous les domaines », a indiqué Bouteflika. Hautement symbolique, la présence de militaires algériens lors du défilé du 14 Juillet commémorant le centenaire de la Première Guerre Mondiale divise la classe politique algérienne. Sous fond de grosse polémique à cause du passif entre les deux pays, et notamment depuis la visite de François Hollande, l'Algérie évite de réclamer de la France de faire acte de repentance sur la période coloniale. La question avait empoisonné les relations entre les deux pays durant les années 2000, notamment sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012). Cette question a suscité bon nombre de réaction notamment celle d'Abdelaziz Medjahed, général à la retraite, qui s'interroge: «Pourquoi la France a-t-elle demandé pardon pour les milliers de Juifs qu'elle a livrés à l'Allemagne et pas pour les 45.000 Algériens massacrés en mai 1945 ? ». Par ailleurs, les historiens insistent sur le sort des Algériens enrôlés de force: «Ce n'est pas comme si l'Algérie s'était engagée dans cette guerre en tant qu'Etat indépendant», rappelle Malika Rahal, chercheuse à l'Institut d'histoire du temps présent au CNRS, et c'est là toute la différence.