Dans un message de félicitations adressé au président français, François Hollande, à l'occasion de la fête nationale de son pays, le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika a salué l'hommage rendu par la France aux victimes algériennes de la Première Guerre mondiale, ainsi que sa reconnaissance des sacrifices du peuple algérien et son attachement aux idéaux de liberté qui lui ont permis de recouvrer son indépendance. «En décidant de rendre hommage aux milliers de victimes algériennes de la Première Guerre mondiale, à l'occasion de ces célébrations du 14 Juillet, vous avez su, M. le Président, reconnaître les sacrifices du peuple algérien et son attachement aux idéaux de liberté qui lui ont permis de recouvrer chèrement son indépendance et sa souveraineté et de participer au recouvrement de la liberté du peuple français», a écrit le président Bouteflika dans son message, cité par l'APS. «Cette reconnaissance des sacrifices du peuple algérien nous conforte dans notre élan partagé de construire, entre nos deux pays, un partenariat d'exception qui répond à nos intérêts mutuels et aux attentes de nos deux peuples», a encore souligné le Président ajoutant «depuis votre visite d'Etat en Algérie, en décembre 2012, nous avons su éviter les clivages suscités par un passé douloureux, en ouvrant tous les dossiers liés à la mémoire commune de nos deux peuples, dans un esprit constructif qui, j'en suis certain, permettra de consolider nos relations dans tous les domaines». Abdelaziz Bouteflika ne finira pas son message sans «présenter, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, nos chaleureuses félicitations et mes souhaits de voir la France réaliser, sous votre conduite, davantage de progrès et de prospérité». Rappelons que l'Algérie a bien évidemment été invitée pour rendre hommage aux 173 000 Tirailleurs, Spahis, Chasseurs d'Afrique et Zouaves engagés au cours de la Grande Guerre pour défendre la France. Une invitation qui a été acceptée par les autorités algériennes, mais qui n'a pas manqué de susciter une grande polémique des deux côtés de la Méditerranée. En Algérie, la présence de militaires algériens lors du défilé du 14-Juillet commémorant le centenaire de la Première Guerre mondiale (durant laquelle périrent 23 000 des 173 000 combattants algériens) a été considérée par une certaine classe politique comme «une humiliation», une «atteinte à la souveraineté nationale». Pour l'Organisation nationale des Moudjahidine «on pourra imaginer un défilé militaire ensemble lorsque l'ancienne puissance coloniale présentera ses excuses pour les crimes commis en Algérie». «Le peuple algérien assume toute son histoire et honore ses propres contributions à la liberté à travers le monde», a alors répliqué le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. En France, c'est le Front National (FN) qui a dénoncé la présence des trois soldats algériens au défilé. Selon le parti de l'extrême droite, c'est là «une provocation indigne». Mais les autorités françaises ont souligné que près de 130 000 Maghrébins ont combattu et que plus de 25 000 sont morts en 1914-1918 dans les rangs de l'armée française. «Ce 14 juillet n'est pas un 14 juillet comme les autres», a d'ailleurs souligné le président Hollande dans son discours aux armées, rappelant enfin qu'il y a cent ans «des soldats du monde entier» étaient venus «pour nous sauver». H. Y.