Des hommes d'affaires africains se sont engagés à donner 28 millions de dollars pour lutter contre l'épidémie d'Ebola, annonce un communiqué de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba. Cet engagement a été pris au siège de l'UA dans la capitale éthiopienne par ces hommes d'affaires, représentant différents secteurs économiques à travers le continent, pour alimenter un fonds d'aide qui sera géré par l'UA et la Banque africaine de développement (BAD). Ces fonds serviront à équiper le personnel médical qui lutte contre l'extension de l'épidémie. Les personnels de santé sont particulièrement touchés, avec 311 morts au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone. C'est une première en Afrique. Plusieurs chefs d'entreprises du continent ont promis de créer un fonds d'intervention d'urgence pour contrer l'épidémie d'Ebola, et la somme pour le moment récoltée dépasse déjà les 28 millions de dollars, en attendant d'autres contributions. Issus des secteurs de la banque, des télécommunications, des mines, de l'énergie ou des services, ces grands acteurs économiques se sont réunis à Addis-Abeba en présence des dirigeants de l'Union africaine, de la Communauté économique pour l'Afrique et de la Banque africaine de développement. L'argent recueilli devrait servir aux besoins logistiques, notamment dans les centres de santé locaux au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Mais en donnant ainsi l'exemple, les chefs d'entreprise espèrent aussi mobiliser la population du continent. D'ici trois semaines, un dispositif spécial devrait ainsi être mis en place par certains opérateurs téléphoniques afin d'encourager leurs abonnés à contribuer à hauteur d'un dollar pour soutenir la riposte face à l'épidémie d'Ebola. Une manière de renforcer la solidarité, et de lutter contre la stigmatisation. Mesures d'anticipation et état de veille en Algérie « Il est de notre devoir d'intégrer le plan national de veille contre le virus Ebola en coordination avec le ministère de la Santé et d'être prêt si par malheur il venait à se manifester en Algérie », a souligné, à Ain-Defla, le colonel Mohamed Khellaf, directeur central auprès de la direction générale de la protection civile chargé de l'organisation et de la coordination. S'adressant aux médecins-chefs de 17 unités de Wilayas réunis à Ain-Defla pour une rencontre régionale, le colonel Khellaf tout en rappelant la rencontre nationale tenue à cet effet au niveau de l'unité mère de Dar El-Beida, à tenu à écarter tout recours à l'improvisation, « les équipements de protection sont là, les équipes concernées formées de même que le matériel requis », des mesures d'anticipation établies en coordination avec le ministère de la Santé pour parer rapidement et en tout lieu à toute éventualité. Lutte contre Ebola: trop tôt pour déclarer "mission accomplie", selon l'ONU Alors que la lutte contre l'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'Ouest a fait des avancées, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a prévenu qu'il ne fallait pas se glorifier d'une réussite et déclarer "mission accomplie". "Le taux de nouveaux cas d'Ebola montre des signes encourageants de ralentissement dans certains des endroits les plus durement frappés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, et c'est une bonne nouvelle. Mais "l'épidémie reste active" et que "des gens meurent chaque jour", a mis en garde le SG de l'ONU. La stratégie internationale visant à s'attaquer à Ebola grâce à des inhumations sans risque, des installations de traitement et la mobilisation des communautés commence à porter ses fruits", a déclaré M. Ban dans une note publiée ce week-end dans le quotidien américain "The Washington Post". "L'épidémie d'Ebola entre dans une nouvelle phase, qui, à bien des égards, nécessite encore plus d'attention qu'elle n'en a reçue jusqu'à maintenant", a-t-il noté. Toujours est-il, "nous devons redoubler d'efforts pour contrôler cette crise et ensuite y mettre fin", a-t-il souligné. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi dernier un nouveau protocole portant sur les inhumations sans risque et dans la dignité pour les personnes décédées de la maladie à virus Ebola. Ebola au Mali: la psychose s'installe dans le pays L'inquiétude domine à Kayes, au Mali, après la mort d'une petite fille de deux ans au virus Ebola. Les autorités sanitaires du Mali ont identifié un nouveau cas suspect de contamination par le virus Ebola, a annoncé un porte-parole du ministère de la Santé. Les autorités ont placé sous surveillance les personnes qui ont été en contact avec la petite victime, rentrée de Guinée en autocar. Une centaine d'entre elles pourraient sortir prochainement de quarantaine au terme d'une période de 21 jours correspondant à l'incubation du virus Ebola. "Nous devons rester vigilants et renforcer la surveillance et la capacité d'apporter une réponse sanitaire à tout nouveau cas, d'autant que le Mali partage 800 km de frontière commune avec la Guinée", a déclaré lundi le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Ibrahima Soce Fall. La flambée épidémique, qui a débuté en mars, a fait près de 4.950 morts, selon le dernier bilan en date de l'OMS. Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée sont les trois pays les plus touchés par la maladie. Des cas isolés ont aussi été enregistrés au Sénégal, au Nigeria et au Mali. A Kayes, pas vraiment d'affolement, mais très peu d'attroupements : la psychose règne. « Pour un début, c'est compréhensible, mais il ne faut pas baisser les bras », explique le docteur Lamine Diarra, conseiller au ministère malien de la Santé. « La psychose est partout. Aux Etats-Unis, Barack Obama est intervenu. Il faut calmer la population, montrer le dispositif qui est mis en place ». Dans la ville où la fillette est décédée, on ne se salue quasiment plus en se serrant la main, mais plutôt en se touchant par le coude. A l'entrée des hôtels, des bâtiments publics, on trouve des gels antibactériens ou encore de l'eau et du savon. Dans la cour de l'hôpital de Kayes, il y a du monde, notamment une équipe médicale du ministère malien de la Santé venue de Bamako, appuyée par des experts étrangers, qui appelle au calme. Le personnel de l'hôpital suit une formation pour empêcher la propagation du virus. A la périphérie de Kayes se trouve la maison qui abrite les 43 personnes en observation. Angoisse et rumeurs Dans le reste du pays, un cas suspect avait été signalé à Bamako, un enfant de sept ans dont les analyses ont finalement montré pendant le weekend qu'il n'était pas porteur du virus. En dehors des 43 personnes mises sous surveillance, le ministère de la Santé assure qu'aucun autre cas suspect n'est à déplorer à ce jour dans le pays. Pourtant, en dépit de ces informations rassurantes, les rumeurs les plus angoissées commencent à circuler sur des cas suspects ou confirmés dans la capitale. De quoi alimenter une forme de psychose ambiante. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a répété à plusieurs reprises ses appels « au calme et à la sérénité », invitant les Maliens à « ne pas céder à la panique ». Mais plutôt à suivre les mesures d'hygiène édictées qui, précisent les autorités, « demeurent des moyens efficaces de prévention de la maladie ». Rappel des mesures d'hygiène Le docteur Abdoulaye Ninin Coulibaly, directeur général adjoint du Centre national de lutte contre la maladie au Mali, fait partie de l'équipe malienne envoyée à Kayes pour faire face à la situation : « En termes de prévention, c'est vraiment la communication qui compte, rappelle-t-il. Il faut communiquer avec les gens pour que le virus Ebola ne soit pas vu comme quelque chose qui se passe chez les autres, que les populations comprennent les mesures d'hygiène. L'hygiène des mains : éviter au maximum les contacts avec les personnes par exemple ». « Les populations acceptent et nous avons remarqué fort heureusement que les établissements, même privés, ont pris l'attitude de mettre ces dispositifs en place à l'entrée, souligne le médecin. Nous n'avons rien dicté, mais quand nous avons communiqué, les établissements du secteur privé avaient compris et chaque structure est en train de se doter en solutions hydro-alcooliques. Vous avez pu constater à l'entrée des hôtels, à l'entrée des bâtiments publics, vraiment les mesures d'hygiène par rapport à cette question. Et nous avons l'adhésion de la population ».