Vingt-deux jours après le lancement de l'opération de l'acquittement de vignettes automobiles, un manque s'est déjà fait sentir au niveau de l'agence postale du Hai Makkari de St Eugène à Oran. Si pour les premiers jours toutes les vignettes étaient disponibles, ce n'est plus le cas depuis le début de la semaine en cours. «C'est affiché. Pas de vignettes de 5000, 3000, 2000, 15000, 1 000 ni même de 500 dinars», fulmine un automobiliste rencontré près de l'agence postale. Le seul point de vente à être pris d'assaut quotidiennement reste la recette des impôts de la rue des chasseurs en plein centre ville d'Oran. «Ce n'est pas facile de se frayer un chemin dans ce bureau ô combien exigu pour recevoir non seulement les automobilistes mais aussi les commerçants et les autres citoyens souhaitant se faire délivrer des documents ou acheter des timbres fiscaux», constatera un propriétaire d'un véhicule. Et d'ajouter : «Normalement, les véhicules neufs seraient exonérés de cette vignette d'autant plus que nous avons aussi payé d'autres taxes». Ainsi, pour les retardataires, il faudrait se dépêcher de s'acquitter de cette taxe, avant que le délai n'arrive à son terme, et ce, au 31 mars. «Nous avons encore une semaine pour l'acheter, sinon il faudra s'attendre à payer une amende», soulignera un autre automobiliste qui préférera se déplacer jusqu'à Bethioua ou Arzew pour l'acquérir. Les automobilistes souhaiteraient que les services concernés confient la vente de vignettes à d'autres partenaires telles les banques. «En Europe, et je prends l'exemple de la France, on l'achète même dans un bureau de tabac ou encore dans une grande surface», dira-t-on. Pour d'autres, s'acquitter de la vignette est un acte civil mais eu égard à l'état du réseau routier, nombreux ceux qui ne comprennent plus où va l'argent colossal amassé chaque année. «Pour l'année 2017, plus de 23 milliards de dinars environs si ce n'est plus ont été récoltés selon un agent qui a voulu garder l'anonymat de peur des représailles administratives. Mais on ne sait pas ce qu'on fait de cet argent», estimera un autre automobiliste. Comme chaque année, le problème d'indisponibilité de certaines vignettes ressurgit, les automobilistes espèrent que le délai soit prolongé comme ce fut le cas l'an dernier, jusqu'au mois d'août. «Je suis fonctionnaire et je n'ai pas beaucoup de temps pour faire le poireau devant les services concernés, d'autant plus qu'ils ferment les week-ends», soulignera-t-il. D'aucuns souhaitent que les directions des finances réfléchissent à doter la daïra de Bethioua de bureaux spacieux afin d'améliorer les conditions d'accueil des usagers mais aussi permettre au personnel de travailler aisément.