Lors du dernier Forum d'El-Moudjahid, le chercheur en histoire, Sadek Bakhouche a affirmé que le martyr, Benabdelmalek Ramdane, tombé au champ d'honneur à Mostaganem, pourrait avoir été trahi et que des paysans auraient participé à l'assassinat du martyr avec des pioches. Affirmant que le peuple algérien a une histoire « riche », « contrairement à d'autres peuples » qui tentent à tout prix de « créer » une histoire, Bakhouche a souligné qu'il est « nécessaire » de retenir les leçons de notre histoire afin « d'en extraire », entre autres, les qualités de nos martyrs et nos moudjahidine. Pour exemple, le chercheur en histoire citera le modèle de Benabdelmalek Ramdane, membre du Groupe des 22 historiques qui ont planifié le déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, rappelant qu'il est tombé au champ d'honneur le 4 novembre de la même année. Né en mars 1928 à Constantine, Benabdelmalek Ramdane a fréquenté l'école primaire française dès 1934, avant de rejoindre l'association «Es-Salam» où il apprit la langue arabe. Dans ce cadre, Bakhouche a mis la main sur un point sensible en disant que « les défenseurs de la cause nationale n'avaient pas le complexe du régionalisme », bien au contraire, « ils sont la vraie incarnation de l'Algérie, d'autant plus qu'ils ont toujours appelé à la cohésion du peuple algérien », ajoutera-t-il. Lors de son intervention au forum d'El Moudjahid, M. Bakhouche a insisté sur le rôle des universitaires et des chercheurs en histoire, appelés à inculquer à la postérité les « causes » et les « objectifs » de la guerre de Libération nationale et les « principes vertueux » des combattants algériens. Pour lui, ces derniers ont relevé le défi en tenant tête à l'armée coloniale, malgré la différence des moyens logistiques, notamment les armes. « Même les femmes ont accompli leur devoir en se tenant aux côtés des hommes et ce, depuis les premières heures de la Révolution », a-t-il rappelé. Le chercheur a assuré que le colonialisme a commis des crimes « abjects » et « inimaginables » et précisé qu'on peut vérifier tout cela dans les archives ainsi qu'à travers les objets exposés au niveau des musées nationaux. « C'est pour cela qu'il faut évoquer inlassablement notre glorieuse révolution de 1954 qui est une suite logique des mouvements et des résistances menés par le peuple algérien contre l'occupant français depuis 1830 », a ajouté Sadek Bakhouche, qui a profité de cette occasion pour déplorer le fait que les acteurs qui ont vécu la période de la colonisation n'écrivent pas assez concernant la mémoire nationale, se limitant aux seuls témoignages, ce qui est, à ses yeux, insuffisant.