La direction des services agricoles de la wilaya de Sétif a organisé, hier, en collaboration avec la Chambre de commerce, une journée d'étude sur “La réhabilitation de la filière lait dans la wilaya”. La problématique de cette journée, à laquelle ont participé les professionnels du secteur, est la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, entraînant un préjudice considérable estimé à 600 millions de dollars. Cependant, le risque de malnutrition n'est pas écarté, si la production nationale ne couvre pas les besoins de la population. Les besoins sont estimés à 3,2 millions de litres, un taux élevé par rapport à la production qui, elle, est de deux millions de litres, seulement, alors que la quantité collectée et transformée ne dépasse pas les 160 millions de litres. Selon les premières estimations, la production annuelle de la wilaya est de 134 millions de litres et la quantité collectée et transformée est de 7 millions de litres. Le système dominant dans cette filière est le familial. Ce sont pas moins de 15 535 éleveurs, soit 3 ou 4 vaches par éleveur. Ces derniers soulèvent le problème de la faible superficie de la sole fourragère qui entraîne une sous-alimentation et des charges alimentaires très élevées, d'où le prix élevé des factures de production. Les contraintes qui influent sur la productivité sont multiples, entre autres, l'absence de codification de relation entre les différents acteurs. Aussi, les professionnels n'écartent pas l'assistance technique, souvent absente, et la couverture sanitaire insuffisante, auxquelles n'adhèrent pas les éleveurs, à cause de leur coût trop élevé. Lors des débats, des intervenants, ont, par ailleurs, affirmé, que les effectifs du cheptel (troupeaux, bovins) sont passés de 81 000 têtes à 110 000 têtes, depuis 2000, soit plus de 30%. Cette augmentation est due à la politique menée, qui a engendré une libéralisation des importations de bovins (génisses), l'intervention de nouveaux partenaires qualifiés et la mobilisation des fonds dans le cadre du Pnda-Fndra qui ont suscité le retour au travail de la terre et une prise de conscience. Cependant, les résultats obtenus sont très insuffisants et loin d'être à la hauteur des efforts engagés, afin d'y offrir des orientations précises. L'année 2005 est entamée sous le signe de “la bataille du lait” pour arriver à une production qui mettra fin à l'importation. Faouzi Senoussaoui, Source : Liberté