Pour l'inauguration des galas de variétés programmées à Oran dans le cadre du Festival panafricain, le Théâtre de verdure Chekroun Hasni, qui sent encore le neuf, n'a pas réussi, mardi en soirée, à faire le plein. Le coup d'envoi tardif du spectacle (22h30), sa longueur et les quelques gouttes de bruine qui menaçaient, ont dû dissuader les plus patients des mélomanes. Si bien que les travées de l'amphithéâtre, à moitié plein en début de soirée, ont commencé à se dégarnir bien avant la fin du gala. Il faut dire aussi que l'essentiel du programme musical de la soirée ne s'adaptait pas parfaitement à cet espace qui entend rester le temple du raï où le public, en majorité jeune, se déplace plus pour se laisser aller au défoulement que pour une écoute muette et attentive. La soirée sera inaugurée par la troupe nationale folklorique zambienne Bamodi dont les danseurs en tenue bariolées ont interprété six danses «Nagazinka», «Mantia Nata», «Amana Nkanto», «Mahana Boyfa», «Nabuza» et «Chinanadé», danses traditionnelles de tribus de différentes régions zambiennes qui ont fasciné le public par les rythmes endiablés et l'époustouflante prestation des danseurs. Les passions se calmeront et c'est la nostalgie qui devait prendre le relais avec la montée sur scène du grand représentant de la chanson chaabi, Abdelkader Chaou, qui présentera un répertoire très classique alliant musique andalouse, qaçidate et chansonnettes très rythmées. Son tour de chant débutera par un air andalou «Mata naftariqou» qui sera suivi par la qaçida «A rassi enouassik» puis par la chanson rythmée «Amel mali» qui transportera le public. Il entamera ensuite des airs classiques du chaabi, tels que «Chahlet la'yani» et «Youm el djemaa khardjou laryem» pour achever son tour de chant par une succession de chansons légères et incontournables de son répertoire, à l'instar de «Ghalqou el bab», «Yal ‘adhra» qui a été ovationnée, «Jah rabbi» et la reprise de «Wahran el bahia» de Lilli Abassi. Le chanteur de Constantine Benzina lui succèdera sur scène en présentant trois de ses airs les plus connus, dont «Ya chadli ya Belkacem» et son célèbre succès «Sara». C'était ensuite Cheb Tewfik, accompagné de deux musiciens seulement, qui, en dernière partie de la soirée, enflammera un parterre très parsemé en interprétant des airs très racoleurs, des succès raï et des chants sportifs. Il chauffera l'assistance en entamant, en hommage à Cheb Hasni, «Sar hak delali» et l'air connu de Cheb Abbès, «Dès fois tesrali». Il poursuivra par une chanson inconvenante «Man qadch en'ich» qui s'avère une véritable apologie de la harga, pour clôturer son tour de chant par des chants de ralliement d'aficionados (notamment chnaoua et hamraoua) au succès garanti et sur lesquels il a établi sa notoriété.