Créé au début de la décennie 90, le marché Trig El-Oued, dénommé ainsi malgré la situation stratégique qu'il occupe au centre-ville de Mascara, continue à être le lieu de prédilection des citoyens, issus de l'ancienne capitale de l'Emir ou de ses environs, en raison des prix abordables de ses fruits et légumes. Déserté par une partie des marchands durant la période hivernale, en raison des conditions inconfortables que leur offre le terrain d'assiette, ce marché retrouve son animation avec le retour des beaux jours. Du coup, en été, on y enregistre l'activité de quelque 240 commerçants, tous créneaux confondus, mais où le secteur informel s'adjuge la part du lion. Cette situation qui arrange énormément les citoyens de condition modeste, fait affluer ces derniers en ces lieux, les uns pour faire leurs emplettes et les autres pour profiter de la moindre occasion de dénicher la bonne affaire dans les lots de produits divers proposés à la vente et allant de la friperie, aux meubles d'occasions, en passant par le poisson et la viande rouge provenant de l'abattage clandestin et cédée à bas prix. Cette propension au statu quo qui perdure, aura fait que la plupart des tentatives de réhabiliter et réglementer ce marché par les pouvoirs publics, ont été vouées à l'échec. La dernière en date a été le projet nourri par la direction du Commerce (DCP) de la wilaya et visant la réhabilitation de plusieurs marchés implantés au sein des grandes villes. A défaut de quoi, le marché Trig El-Oued continue de subir une dégradation continue, favorisée par la disposition anarchique de ses baraques, dont la précarité menace quotidiennement aussi bien les marchands que leurs clients, alors qu'en hiver, plus que les pickpockets et les dealers, c'est la boue envahissante qui rend cet endroit infréquentable.