La maison de la culture Abi Ras Nassiri de Mascara abritera aujourd'hui et demain un colloque national sur la première allégeance à l'Emir Abdelkader. Initié par la direction de la culture, ce rendez-vous rassemblera autour de conférences-débats plusieurs professeurs d'universités qui viendront d'Oran, de Mascara, de Tlemcen et de Sidi-Bel-Abbès…. Ces conférences porteront sur la politique de l'Emir et le génie du fondateur de l'Etat algérien moderne. En outre les organisateurs miseront lors de cette rencontre sur la stratégie de l'Emir Abdelkader face aux événements aux niveaux interne et externe, ses positions pour faire connaître la cause algérienne, la structure linguistique et sémantique dans la poésie du chef de la résistance populaire contre l'occupant français pour sensibiliser le peuple algérien à l'unification des rangs et au djihad (guerre sainte). En marge de ce colloque, une exposition mettant en exergue les étapes de la vie de cette personnalité historique sera organisée, en plus d'une visite prévue au profit des participants vers des sites et vestiges historiques de la région, le tout couronné par la projection du film sur le chahid Mustapha Ben Boulaid, de Ahmed Rachedi. Il faut savoir que la première allégeance à l'Emir Abdelkader Ben Mohieddine pour devenir le chef de la résistance contre l'occupant français a eu lieu le 27 novembre 1832 sous l'arbre célèbre "Derdara", dans les environs de Ghriss à Mascara, et qui reste, à ce jour, un monument témoin de cet événement. La seconde allégeance a eu lieu le 4 février 1833 à la mosquée "Sidi Hacene" au centre-ville de Mascara. Ce lieu de culte porte présentement l'appellation de "Moubayaâ", en référence au consensus des tribus de la région pour y confier le commandement à l'Emir afin de mener le djihad contre les occupants. En 2007 la fondation "Emir-Abdelkader" à organisé au mois de novembre, le bicentenaire de la naissance du chef de la résistance populaire, l'Emir Abdelkader.Au programme de cette date anniversaire, plusieurs activités dont des conférences, des colloques et des séminaires pour remémorer le noble parcours historique du fondateur de l'Etat algérien. Ces festivités s'étaient poursuivi jusqu'à septembre de l'année 2008 en Algérie ainsi qu'à l'étranger. Cette célébration a été marquée par la tenue d'un colloque international sur l'Emir Abdelkader à Alger qui a vu la participation, entre autres, des présidents du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge et des représentants d'associations des droits de l'Homme. D'autres festivités étaient également prévues, dans plusieurs pays comme le Mexique, le Venezuela, la Syrie, l'Egypte, la France et Cuba qui ont abrité des expositions d'objets de l'Emir et des conférences animées par d'importantes personnalités et historiens. L'Emir Abdelkader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par son père, Sidi Mahieddine, où il reçoit une éducation solide qu'il complète auprès de maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l'histoire, la philosophie et consacra toute sa vie à l'étude et au développement de sa culture. Après la prise d'Alger en 1830, Sidi Mahieddine et le jeune Abdelkader participent à la résistance populaire. Les tribus de l'Ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour défendre le pays. Sidi Mahieddine sollicité s'excuse en raison de son âge et propose son fils, ce dernier fait l'unanimité et est investi en qualité d'Emir par une grande assemblée réunie près de Mascara, le 17 novembre. L'Emir s'engage, ainsi, à diriger la guerre contre l'occupation étrangère, organise l'Etat national, constitue le gouvernement, désigne les khalifats pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armée régulière, lève les impôts et rend la justice. Après un long et dur parcours de combat contre la colonisation française, l'Emir Abdelkader fut considéré comme prisonnier d'Etat par le gouvernement français de l'époque. Il a été conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise jusqu'à octobre 1852. Il s'embarque alors pour la Turquie et s'installe à Brousse, puis se fixe définitivement dans la capitale syrienne Damas où il s'éteint le 26 mai 1883. Sa demeure est actuellement en délabrement total, et la fondation Boudiaf s'était engagée à apporter une aide pour sa réfection. Rebouh H