Une année de prison ferme. Telle est la peine qui a été requise contre l'auteur de l'accident mortel -une jeune femme franco-algérienne a été tuée-, provoqué avec un jet-ski à Mers El-Hadjadj, il y a une semaine. Ces «taureaux de la mer», comme on aime à les appeler, font donc parler d'eux, comme chaque année. «Cet engin n'exige ici aucun permis pour sa conduite et aucun propriétaire de tel engin n'en possède un. On le tracte jusqu'en bord de la plage où il est largué, et on s'adonne aux plus spectaculaires rodéos. On frime, on épate… mais attention ça tue…» explique, déçu, un estivant rencontre à Coralès. Et cette plage ne fait pas l'exception, les jeunes sont de plus en plus nombreux à s'adonner, sur le littoral d'Oran, à ces rodéos en mer, en mettant en la vie des baigneurs, autant que la leur, en danger. Sans formation aucune, ils foncent à plein gaz jusqu'au rivage surfant entre les baigneurs. Et ces derniers qui ne peuvent plus barboter librement n'ont plus d'autre alternative que de quitter l'eau et d'aller se sécuriser sur le sable… Une mère de famille accompagnant ses enfants à la plage ainsi apeurée dira: «Au lieu de décompresser au bord de la mer, on est sujet à de grandes angoisses à cause de ces jeunes qui s'adonnent en groupe à leurs rodéos. On nous parle de lois et de surveillance, pourtant on n'a jamais vu un propriétaire de jet-ski s'approchant du rivage être interpellé par qui de droit.» «Il faut toujours qu'il y ait un incident pour que l'on ose élever la voix qui, bien des fois, reste sans écho…» fait-on encore remarquer. Certains responsables d'associations de sports nautiques du pays tirent la sonnette d'alarme face à cette utilisation anarchique du jet-ski, rappelant ainsi qu'il faut une formation et une grande habileté pour conduire un tel engin. Les jet-skieurs ne sont pas seulement un danger pour les baigneurs, ils représentent un danger pour eux-mêmes aussi. En effet, il n'y a qu'à se rappeler le raid mortel de ce jeune homme de 34 ans qui a disparu en mer sur son jet-ski sur une plage d'Annaba dont le corps sans vie sera retrouvé par des marins pêcheurs au large des côtes, par pur hasard… Même si un arrêté d'utilisation du jet est en vigueur, rares sont ceux parmi ces jet-skieurs le respectent. Pourtant ce texte prévoit des répressions contre tous dépassements «Le passage spécifique à la circulation des engins flottants nautiques à moteur, les limites autorisées de leur utilisation et les conditions de conduite, ainsi que leur soumission aux inspections des services compétents de l'administration maritime. Toute infraction aux mesures de sécurité et d'utilisation des véhicules nautiques à moteur expose son auteur aux sanctions prévues par la législation en vigueur». Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du renforcement du dispositif réglementaire, en vue d'une «exploitation en toute sécurité des jet-ski, selon le ministère des Transports. Mais encore faut-il que cet arrêté soit respecté et pris en considération par les utilisateurs de ces engins…