Malgré tous les appels à la raison et la menace constante que peuvent constituer leurs engins de mort, il se trouve toujours certains «frimeurs» à se pavaner sur leurs scooters des mers au beau milieu des baigneurs. Ainsi, et comme à chaque saison estivale, les vacanciers assistent, impuissants, aux incessants ballets de ces engins, à quelques mètres du rivage, risquant à tout moment de provoquer des accidents mortels parmi les baigneurs et plus principalement les enfants. L'exemple de la plage de Beau rivage, dans la localité balnéaire de Bousfer à Oran est significatif. Ce n'est pas, un mais plusieurs jets ski qui rôdent, tels des requins, à proximité des estivants. Hichem, père de trois enfants en bas âge, est conscient du problème. «Quand je vois tous ces jeunes passer à toute vitesse à proximité du rivage il y a de quoi avoir peur», dit-il. Nombreux sont comme lui à redouter une mort brutale lorsqu'on sait que beaucoup de jets skieurs ne maîtrisent pas bien la conduite. Nadjiba, la quarantaine, enseignante, mère de deux enfants, surveille anxieuse son aîné qui s'essaye au plongeon à répétition. «Lorsque je lis tous les articles concernant les accidents causés par ces machines, je ne peux m'empêcher d'être inquiète pour mes enfants et pour tous les autres», se plaint-elle. «Mais pourquoi personne ne peut les empêcher de rouler à fond à côté du rivage ?», s'interroge sa voisine de plage. L'accident le plus dramatique fut le décès d'une fillette de 7 ans après avoir été percutée par un jet ski durant l'été 2005 à la plage des Andalouses. Le jeune qui conduisait cet engin a été jugé et condamné pour homicide involontaire. Plusieurs autres accidents similaires surviennent chaque année sans que l'on puisse réglementer l'utilisation de ces engins. Pourtant, le 13 mai dernier, la rencontre des directeurs de la protection civile des 14 wilayas côtières du littoral à Aïn Témouchent avait mis l'accent sur le risque que représente le phénomène des jets ski. Elle a d'ailleurs sollicité les responsables présents à se pencher sur la question et tenter de trouver une solution pour épargner des vies humaines. Pour mémoire, la protection civile avait enregistré, durant la dernière saison estivale, 10 accidents provoqués par ces engins sur l'ensemble du littoral algérien. Sur le plan légal, elle n'a pas la qualité de police judiciaire d'où la difficulté de verbaliser les contrevenants. La seule institution habilitée à intervenir dans ce genre de situation demeure les gardes-côtes. Un projet portant sur la mise sur pied d'une commission mixte de coordination composée des représentants des gardes-côtes, de la protection civile et de la gendarmerie pour la lutte contre les sports nautiques dangereux est en maturité.