La gestion du téléphérique qui aura fait coulé beaucoup d'encre et énormément d'argent, vient d'être totalement cédée par la commune d'Oran à l'entreprise des transports ETO, cette dernière en avait jusqu'alors la charge pour une durée d'essai précise. Le feuilleton du téléphérique, un cadeau empoisonné que s'est offerte, malgré elle, la ville d'Oran, vient de connaître en fin de semaine dernière une nouvelle étape, un transfert de gestion, opéré en présence des représentants du secteur des transports et ceux de la mairie d'Oran qui se sont regroupés au siège de la wilaya en présence du wali d'Oran. Ce transfert de gestion n'aura pas été du goût de tout le monde, notamment du côté de certains élus communaux dont l'un deux fera remarquer: «C'est un bien communal pour lequel de gros efforts et d'importantes ressources financières ont été déployés, et à voir les perspectives de développement socio-économique attendues à Oran, il est clair que l'exploitation du téléphérique aura des retombées et des rentrées financières importantes pour la commune». Un autre élu s'interrogera sur l'opération de transfert de gestion qui intervient à la fin du contrat d'entretien et de maintenance avec les sociétés helvétiques: «Les deux années du contrat avec la société suisse tirent à leur fin et le téléphérique n'est toujours pas fonctionnel, la dernière panne apparue a dû mobiliser ce mode de transport pendant plus de six mois et même la venue des techniciens suisses n'aura changé en rien la situation». Face au gouffre financier qui a commencé à apparaître dès le lancement du projet, un responsable communal chargé de son lancement avait précisé: «Ce n'est pas tant le volet financier qui importe mais c'est l'utilité d'un tel mode de transport pour la ville d'Oran, le téléphérique reste en fait un acquis pour la commune.» Des sources proches du dossier feront remarquer que l'entreprise des transports d'Oran, ETO, «éprouve de sérieuses difficultés dans la gestion de son activité des transports collectifs, qu'en sera-t-il pour celle du téléphérique?» On parle d'ores et déjà d'un éventuel appel d'offre pour la réhabilitation du téléphérique, «ce qui promet de nouvelles dépenses pour ce téléphérique, uniquement pour le bien de la ville d'Oran», fera-t-on remarquer. Pour rappel, le téléphérique avait nécessité, pour son lancement, une première enveloppe de l'ordre de 14 milliards, consacrée par la wilaya. Cette somme est venue s'ajouter à l'apport de la commune d'Oran, estimé en ce temps-là à 10 milliards. 5 milliards avaient été nécessaires à l'acquisition des voitures auprès de la société helvétique qui devait assurer la mise en fonction du téléphérique. Des voitures qui n'avaient d'ailleurs pas été du goût du Ministre de l'Intérieur, lors de la visite inaugurale. Il est à savoir que ces voitures avaient été saccagé après le passage des déçus du Mouloudia d'Oran et leur réhabilitation avait nécessité 800 millions de centimes. Ceci sans omettre de signaler que le dédommagement accordé aux familles propriétaires de l'assiette foncière était estimé à plus de 4 milliards. Ainsi, tous les efforts consentis par l'ensemble des acteurs et intervenants dans le dossier du téléphérique et avec toutes les dépenses, tout ceci n'aura pas fait décoller le fameux téléphérique.