Les instructions du wali visant l'obligation des camionneurs à bâcher leurs transports de sable ou de gravier, n'auront tenu que quelques mois, avant d'être de nouveau outrepassées, avec à la clé de nombreux dérapages, dont sont victimes les automobilistes de passage dans la wilaya de Aïn Témouchent. Ces instructions sont malheureusement ignorées par les transporteurs de matériaux de construction, principalement le sable et le gravier, dans une proportion de plus de 95%. Pourtant, la note est claire: elle interdit aux camions chargés de circuler sans bâche de couverture et de protection de leur marchandise, ni de dépasser le volume ou le poids maximum supporté par le véhicule. «En fait, son application n'aura duré que quelques mois, avant que l'étau ne se desserre sur les contrevenants et livre nos routes à l'anarchie voire au diktat des camionneurs, plus enclins à faire du chiffre qu'à penser à la sécurité des autres usagers de la route», nous déclare G. El-Hachemi, qui venait de rentrer chez lui, après avoir dérapé sur un banc de sable, qui l'a envoyé valser avec son véhicule dans un fossé. C'est miracle s'il en est sorti avec quelques bobos. Rappelons que lorsque cette instruction était appliquée avec rigueur, plusieurs camions de contrevenants ont été conduits en fourrière, ce qui a permis à leurs confrères de la même corporation de se conformer à la réglementation. «Malheureusement, en Algérie, les lois sont appliquées au petit bonheur la chance…», a déploré El-Hachemi. Les causes de ces déversements sont multiples: certains camions prennent plus que le contenu de leurs bennes et si le surplus n'est pas couvert par une bâche, il ne manquera pas de se déverser le long de l'itinéraire suivi et d'être la cause de nombreux accidents. Pour le moment, la seule parade trouvée consiste à faire balayer la route où ce genre de matériau subsiste, mais cela reste très insuffisant. «Que dire alors des camions chargés de graviers et dont les rejets de caillasse atterrissent sur les pare-brises des véhicules lancés à pleine vitesse pour les doubler?...», remarque B. Djillali, dont le pare-brise a été étoilé récemment, en doublant un poids lourd. Enfin, il y a à peine 3 mois, un camion qui dévalait vers Béni-Saf par la RN96, alors qu'il était chargé de pierres, s'est renversé après avoir dérapé et son chauffeur s'en est tiré avec quelques blessures légères. Quant au camion, sous le poids de son chargement, il a été coupé en deux et réformé sur place par son propriétaire.