La commission des Affaires sociales de l'APW d'Aïn Témouchent a dressé récemment un rapport accablant contre le ratage dont les enfants démunis locaux ont été les victimes, dans l'organisation des centres de vacances dits «de la solidarité», initiée l'été passé, sous l'égide du ministère de tutelle. A la lecture du rapport de cette commission, un budget conséquent de 43.665.000 dinars a été consenti par l'Etat, pour la prise en charge effective de 4.785 jeunes colons issus de familles nécessiteuses ou victimes de la tragédie nationale. Ces colons étaient répartis entre quatre centres de vacances, implantés respectivement à Béni-Saf et à El-Amria. Centres, où les séjours se sont succédés en trois sessions successives et à la grande satisfaction de ces petits colons, venus de 18 wilayas du pays, mis à part… les natifs de la wilaya de Aïn Témouchent, auxquels on n'aurait laissé que les yeux pour les regarder s'ébattre dans leurs eaux et pour pleurer sur leur propre et triste sort.C'est du moins ce qui ressort du constat des élus de l'APW de Aïn Témouchent qui n'ont pas du tout apprécié ce zapping et qui estiment que leurs protégés ont tout aussi bien le droit de profiter de cette action de solidarité, louable au demeurant, mais qui gagnerait à être répartie équitablement entre tous les enfants malheureux du pays. Des enfants démunis et/ou victimes de la tragédie nationale, il en existe des pelletées aussi dans la wilaya de Aïn Témouchent et ces enfants auraient pu, à la limite, être envoyés dans des centres de vacances organisés ailleurs que dans leur wilaya d'origine. Parmi les autres critiques relevées dans ce même rapport, citons l'ouverture de centres de vacances «non conformes à la réglementation en vigueur (cf. décret 453/92) et dûment constatés par la DJS; la surcharge de certains dortoirs où, faute de lits, les jeunes colons auraient été entassés sur des matelas posés à même le sol, où le manque d'hygiène et d'entretien était flagrant. Enfin, l'insuffisance des structures sanitaires et l'affectation d'équipes médicales et paramédicales non agréées par la direction de la santé et de la population (DSP), auront été les autres dérives constatées. Contacté au sujet du «zapping» des colons locaux, rapporté par la commission de l'APW, un responsable de la direction de l'Action sociale a tenu à préciser que «176 enfants natifs de la wilaya d'Aïn Témouchent ont bien été intégrés, dira-t-il, sans toutefois préciser les critères ni les conditions de leur sélection, pour pallier à l'absence des enfants devant combler les 928 places à pourvoir. Malheureusement, dira-t-il, beaucoup trop de parents témouchentois étaient intéressés par ces centres de vacances et la demande s'est avérée trop importante.» «Si c'est le cas, nous rétorque H. Bouziane, un père de famille démunie, pourquoi priver nos enfants de ces séjours en bord de mer, ne serait-ce que pour qu'ils en tirent le sentiment d'être traités comme tous les autres enfants du pays?...»