Au lendemain de la commémoration de la ratification des Droits universels de l'Enfant, une question pertinente reste sans réponse concrète à Aïn Témouchent: quel est le degré de considération que nos responsables accordent aux enfants handicapés et quand se décideront-ils à les placer sur le même pied d'égalité que ceux qui sont en pleine possession de leurs moyens physiques et mentaux?... C'est justement la question qui taraude les esprits des parents de nombreux enfants handicapés recensés dans la wilaya d'Aïn Témouchent, parmi eux, les déficients mentaux scolarisés au centre médico psychopédagogique (CMP) de cette ville et qui désespèrent de voire les pouvoirs publics allouer un bus supplémentaire à leur centre, pour assurer le transport de ces enfants dans de meilleures conditions. Selon les parents d'élèves handicapés qui ont contacté la VO, «un seul minibus de 25 places n'arrive pas à répondre au ramassage chaque matin de nos enfants, pour les emmener au centre. Leurs mamans sont obligées d'attendre longtemps le passage de cet unique bus, en tenant nos pauvres gamins par la main et au risque de prendre racine à force d'attendre dans la rue et par tous les temps. Le temps que l'unique bus parcourt le périple qui lui est assigné pour ramasser tous les élèves du CMP habitant la ville de Sidi Saïd. Maintenant que l'hiver s'annonce par ses premières froidures, l'accompagnement de ces enfants, deux fois quotidiennement, représente une contrainte insurmontable aux parents non véhiculés, principalement les mères au foyer qui ont d'autres charges domestiques, auxquelles elles sont astreintes: les travaux ménagers, la préparation du repas de midi pour les enfants qui ne mangent pas tous à la cantine, etc. Pour G. Saïd, président de l'association des parents d'enfants scolarisés au CMP, «les pouvoirs publics devraient être, en principe, plus sensibles à notre préoccupation, celle de renforcer notre seul moyen de transport par un autre minibus, pour faire face à toute éventualité, notamment la panne du premier, pour lequel nous avons tant souffert, avant de l'obtenir.» De leur côté, certains parents d'élèves joignent leurs prières, qu'elles adressent aux élus de l'APW, pour que ces derniers daignent se pencher sur le problème vécu au quotidien par ces enfants, qui méritent plus que tout autre, d'être aidés pour qu'ils aient des chances d'être mieux intégrés dans la société.Quant à la directrice de ce centre, M.H., elle abondera dans le même sens en estimant «qu'un second minibus nous rendrait énormément service, afin d'éviter les retards à l'entrée du matin au centre.» Retards dus aux nombreux embouteillages dont la ville de Aïn Témouchent est devenue coutumière. Pour elle, «les éducateurs spécialisés sont liés par un programme strict. Mais quand parfois le bus tombe en panne, c'est alors la panique parmi les parents et le désordre au sein de l'établissement, sachant que ce centre prend en charge une centaine d'enfants, dont les 80% sont des externes. C'est dire l'effet négatif que ces retards entraînent sur les facultés d'adaptation de l'enfant», a-t-elle souligné.