Alors qu'une issue favorable à la crise dans le secteur de la Santé était attendue, notamment après qu'une délégation de praticiens a été reçue à la Présidence, le ministre de la Santé et, avant lui, le Premier ministre ont jeté un pavé dans la mare en annonçant que leur grève a été jugée illégale par la Justice. L'intersyndicale de la Santé publique a dénoncé, hier, les propos «provocants» de Saïd Barkat. Dans une conférence de presse tenue à Alger, la coordination du SNPSP et du SNPSSP estime qu'elle n'a pas encore reçu la notification de la justice et relève toutes les contradictions possibles du premier responsable du secteur. «Jusqu'à preuve du contraire, on est dans la légalité conformément à loi 92/02 qui stipule le dépôt des préavis de grève» a-t-on précisé. Selon le Dr Lyès Merabet, la sortie surprenante de Barkat confirme un revirement de situation du premier responsable du secteur, qui a pourtant avoué, à maintes reprises, «la légitimité de nos revendications lors des réunions de conciliation». Le ministre a opté, ainsi, pour la solidarité gouvernementale, notamment après les déclarations de Ouyahia contre les syndicats de la Santé qu'il accuse de faire dans l'agitation sociale. «Par ses propos troublants, ils veulent nous jeter en pâture à l'opinion publique comme c'est le cas du principal syndicat de l'Education, le Cnapest» a déploré le Dr Merabet. Les représentants des syndicats estiment, par ailleurs, qu'ils ont toujours assuré le service minimum, une décision prise unilatéralement par les praticiens contrairement aux dispositions de la loi qui obligent d'emblée un accord de conciliation des deux parties en conflit dans le cas de la grève. Idem pour l'activité complémentaire qui est destinée beaucoup plus aux hospitalo-universitaires et que la loi interdit pour les praticiens. Les présidents du SNPSP et du SNPSSP s'interrogent d'autre part sur les propos ambigus du ministre qui déclare illogique et en contradiction avec la loi et le règlement de la Fonction publique la cession définitive de logements de fonction à leur profit, alors qu'en fait ils n'ont fait qu'obéir à la loi sur cette question. Enfin, les syndicats maintiennent leur mouvement de grève entamé depuis plus de trois mois, après la décision de surseoir aux rassemblements.