Les lampions se sont éteints, jeudi tard dans la soirée, sur la 4e édition du Festival de la musique et de la chanson oranaise, organisée du 16 au 22 juillet au Théâtre de verdure Chekroun Hasni, par la direction de la culture d'Oran sous le parrainage de Mme la ministre de la culture et du wali d'Oran. Six soirées durant, le théâtre en plein air qui porte le nom d'une illustre figure de la chanson oranaise et symbole de la jeunesse algérienne, aura vu déferler des milliers de mélomanes pour investir ses travées et vibrer sous ces rythmes entraînants de la chanson oranaise qui provoquent la chair de poule en suscitant des bouffées de nostalgie. Comme lors de la précédente édition, les organisateurs de l'événement ont fait appel à des ténors de la chanson raï qui, par leur notoriété et métier, ont montré leur aptitude à drainer une affluence quotidienne du public, créer facilement l'osmose et garantir ainsi une clôture de chaque gala en apothéose. Ce fut le cas la veille, où Cheb Redha devait clôturer la cinquième soirée du festival par un florilège de six chansons de son répertoire. Sa voix puissante et sa maîtrise de la scène avaient enflammé le public qui tout au long du show ne se lassa pas de reprendre en choeur les refrains et en se laissant aller à la danse. Ce sera également le cas pour le gala de clôture du Festival où, les vedettes de la soirée Cheb Anwar, de retour après avoir manqué à l'appel dans une soirée précédente, et Cheb Abbès ont constitué le bouquet final et réussi aisément à mettre le public en transes, le premier dans un répertoire essentiellement marocain ponctué par une reprise de « Ouahran, Ouahran », le second dans son registre habituel foncièrement raï avec ses succès incontournables « Des fois tesra li », « Semmitek ‘omri » ou encore « Ketrou hmoumi » qui parviennent chaque fois à enflammer l'assistance déjà conquise. Du fait d'un programme de la soirée très chargé, d'une allocution prolixe de la part de la commissaire du festival et de l'émissaire de la ministre de la culture, conviées à prononcer la clôture du festival, de l'hommage à quelques figures de la chanson oranaise et de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours de chanson inscrit au programme du festival, le tour de chant des nombreux artistes qui auront à se relayer sur scène, sera écourté et réduit à une seule chanson. Après la production d'un groupe de meddahates autour de Cheikha Khadra, Sid Ahmed Gotaï interprétera une chanson inédite de son répertoire « Fi bahr eddholam » pour laisser place à une cérémonie où des figures, qui ont grandement contribué à la promotion de la chanson oranaise, telles Tammouh Abdallah, Saïm Lakhdar, Cheikh Fethi, Missoum Bensmir et Rabah Bouarfa, seront honorées. Tour à tour, Reffas Abdallah, Cheikh Benaïssa, Amel Atbi, Aïda Adda, Azzi Smaïn et Houari Saber tenteront de séduire le public avant la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours de la chanson oranaise organisé dans le cadre de cette édition. Le verdict du jury consacrera Msirdi Fatima-Zohra pour le Prix de la meilleure voix, Benhanini Sofiane pour les meilleures paroles et Kiss Laaredj pour la meilleure composition. Un Prix du jury sera attribué à Belkheir Belekhal. Ainsi s'est achevée la quatrième édition du Festival de la musique oranaise où l'ombre d'Ahmed Wahbi aura plané tout au long des galas à travers le nombre important de ses chansons reprises par les artistes professionnels ou les concurrents. Une édition, que d'aucuns estiment réussie, qui aura constitué une manne providentielle tant pour les artistes de la région investis dans la chanson oranaise que pour les fleuristes de la ville compte tenu de la profusion de bouquets qui auront été généreusement distribués. Un seul bémol cependant : aucun artiste programmé ne s'est aventuré à interpréter la moindre chanson de Wafia Belarbi ou Ali Kahlaoui, deux figures auxquels cette quatrième édition était dédiée.