De violents accrochages ont eu lieu après la prière du vendredi au Caire et dans d'autres villes égyptiennes entre des manifestants et la police qui a tiré des balles caoutchoutées et des gaz lacrymogènes sur les protestataires contre la situation politique, sociale, et économique dans le pays. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées pour disperser plusieurs milliers de manifestants contre le régime rassemblés après la prière du vendredi dans le centre d'Alexandrie, deuxième ville du pays. Les forces de sécurité étaient déployées en force dans plusieurs villes du pays, les autorités ayant prévenu qu'elles prendraient "des mesures décisives" pour faire face aux manifestations. Des dizaines de véhicules de la police avaient été vus se diriger en direction du Caire par l'autoroute d'Alexandrie. Dans un communiqué précédant la manifestation, le ministère égyptien de l'Intérieur a averti qu'il allait prendre "des mesures décisives" contre les manifestants qui comptent protester de nouveau vendredi. D'autres accrochages entre la police et les manifestants ont eu lieu dans la région de Guizeh, dans le centre de la capitale Le Caire. Le prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei, arrivé jeudi soir au Caire pour participer aux manifestations de vendredi, insiste sur le respect de la volonté de changement, affirmant que "le régime ne doit pas utiliser la violence dans les manifestations". Selon des médias locaux, El-Baradei, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été arrêté par la police ainsi que le président du parti du Front Démocratique, Oussama El Ghazali. Pour éviter la circulation de l'information, l'accès au réseau internet était inaccessible vendredi en Egypte, ont affirmé plusieurs usagers au Caire et en province. "Le réseau internet est coupé aujourd'hui en Egypte", a déclaré la réception d'un grand hôtel de la capitale et des usagers dans d'autres établissements. Les messages SMS ont été le moyen le plus sûre pour appeler la population à manifester pour réclamer des réformes globales. ''Nous sommes préoccupés parce que les services internet en Egypte, dont les messages SMS, sont coupés et que les médias publics sont interrompus" en Egypte, a affirmé par ailleurs le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley. Il a ajouté que "Washington suit de près la situation prévalant dans ce pays", exprimant "son regret" après la mort de manifestants lors du mouvement de protestation contre le régime en Egypte. Le porte-parole du département d'Etat a aussi affirmé que "Washington veut voir des réformes politiques en Egypte et le peuple égyptien participer au processus politique". A partir de Davos en Suisse, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a affirmé que la liberté d'expression doit être "totalement respectée" en Egypte en réaction au blocage de l'accès aux services internet dans ce pays.