CHAHID EL HAFEDH (camps de réfugiés sahraouis) - Le représentant du Front Polisario en France, Omar Mansour, a estimé dimanche au camp de réfugiés sahraouis du 27 février, près de Tindouf, que la France était plus que jamais interpellée sur sa position de "soutien total" à la puissance d'occupation marocaine au Sahara Occidental. Dans une déclaration à l'APS, Omar Mansour qui a souligné le revirement de la position française lors de la Révolution en Tunisie, a appelé la France à reconsidérer sa position de soutien " total" à la force d'occupation marocaine au Sahara Occidental, estimant que le contexte prévalant en Afrique du Nord l'interpelle plus que jamais sur sa position dans ce conflit". "Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye, au nom des droits de l'homme, mais d'exercer une pression sur la monarchie marocaine afin de l'amener à respecter les droits de l'homme bafoués dans les territoires occupés", a-t-il souligné. La France avait opposé son veto, l'année écoulée, à un projet de résolution du Conseil de sécurité d'élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance et la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. M. Mansour a rappelé, en outre, l'appréciation contenue dans le rapport du secrétaire général sur l'opportunité d'une solution définitive au conflit du Sahara Occidental, qui prend en charge le droit du peuple sahraoui à exprimer sa volonté à travers un référendum d'autodétermination. A propos de la visite d'une délégation française de 92 élus et membres de la société civile dans les camps des réfugiés, il a estimé qu'elle offrait à ces élus l'occasion de s'enquérir de la situation du peuple sahraoui sur place et dans ses territoires sous occupation marocaine. Ces élus, a-t-il dit, vont répercuter ces informations dans leurs municipalités et parmi leurs partis ainsi que leurs associations. "Nous pensons qu'avec le temps et au fur et à mesure de ces visites, la question sahraouie sera mieux connue en France", a-t-il estimé à ce propos. Cette visite, troisième du genre, a-t-il dit, est une autre occasion pour les ONG et les associations qui les accompagnent "pour identifier des petits projets susceptibles d'aider la cause des Sahraouis et d'apporter, en particulier, un soutien dans la gestion des camps de réfugiés ". "Ces visites ont été un catalyseur pour la création d'associations de soutien et de solidarité à la cause sahraouie", a indiqué M. Mansour. Tout en estimant que "l'impact de ces visites sur la position du gouvernement français est relatif au regard de la position claire de ce gouvernement français en faveur du Maroc", il a néanmoins indiqué que depuis les premières visites, "une partie de l'opinion publique française commence à s'intéresser au conflit du Sahara Occidental et commence à dénoncer le parti pris de la France dans ce conflit". La délégation des élus français qui s'est entretenue hier avec le président du Parlement sahraoui, M. Khatri Eddouh et qui a rencontré des militants des droits de l'homme des territoires sahraouis occupés, se rendra aujourd'hui (dimanche) au mur érigé par le Maroc et qui sépare les territoires sahraouis en deux parties, avant d'être reçue par le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.