ROME- Le défenseur des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, Ahmed Naciri, en visite en Italie, a indiqué vendredi qu'il était dans ce pays pour présenter la situation réelle des droits de l'homme dans les territoires occupés. Au cours de sa visite en Italie, Naciri a souligné, dans une conférence de presse, avoir rencontré les responsables italiens en charge des droits de l'homme au Sénat et au ministère des Affaires étrangères, et leur a expliqué la véritable situation des droits de l'homme au Sahara occidental. "Ils m'ont écouté avec attention", émettant le v£u que Rome comme l'Europe change de position sur la question sahraouie et cessent de soutenir le Maroc, notamment la France qui bloque toute les décisions onusiennes sur cette question", a-t-il précisé. Par ailleurs, et la veille du 7ème round des négociations informelles entre le Front Polisario et le Maroc, Naciri a indiqué que "les Nations unies doivent faire pression sur Rabat pour qu'une solution politique soit trouvée au conflit sahraoui qui passe par l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination". Naciri a également, fait part de ses nombreuses arrestations et incarcérations, depuis 1992, dans les prisons des territoires occupés et celles du Maroc pour ses activités militantes réclamant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il a indiqué que sa venue en Italie, était son premier voyage en Europe, rappelant qu'il venait d'être libéré sous caution de prison au Maroc ainsi que six autres militants sahraouis pour avoir visiter les membres de sa famille exilés dans les camps de réfugiés au sud de l'Algérie. "Nous allons poursuivre le travail de sensibilisation des Européens sur le vrai visage de l'occupant marocain et sa prétendue démocratie et son affirmation sur le respect des droits de l'homme au Sahara occidental", a-t-il ajouté. Pour avoir subi les brimades des autorités marocaines d'occupation, a-t-il dit, "je suis bien placé pour affirmer que le Maroc est loin de respecter les droits de l'homme au Sahara occidental". Naciri a également indiqué que " l'été prochain, d'autres militants sahraouis se rendront dans les camps de réfugiés pour rendre visite à leurs familles qu'ils n'avaient pas rencontrées depuis 35 ans", ajoutant que "les échanges de visites familiales décidées par les Nations unies ne sont pas suffisants (cinq jours) pour des proches qui ne sont pas vus depuis des décennies". Il a plaidé pour l'allongement de la durée de ces visites, formulant l'espoir que le Maroc coopérera avec les Nations unies, et que la France ne va pas s'y opposer à la demande de Rabat. Pour sa part, le président de l'association nationale italienne de solidarité avec le peuple sahraoui, Luciano Ardesi, a estimé que des visites de ce genre, sont utiles pour la question sahraouie, affirmant que cette question devrait trouver un appui d'abord des pays de la région qui sont en transition démocratique, et l'Europe suivra après. De son côté, l'avocate italienne et observatrice internationale des procès de militants sahraouis, au Maroc, Franscesca Doria, pour s'être rendue à plusieurs reprises dans ce pays, a fait part de son témoignage sur le déroulement des procès et du fonctionnement de la justice marocaine. Pour elle, les avocats et les magistrats font cause commune pour les militants sahraouis qui luttent pour le recouvrement de leurs droits dont celui de décider de leur destin.