ALGER - Le gouvernement algérien a accordé une aide humanitaire de dix (10) millions de dollars aux pays de la corne de l'Afrique, frappés par la famine, à cause de la grave sécheresse qui y sévit, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères. Sur décision du président de la République, le gouvernement algérien a accordé cette aide humanitaire à l'Ouganda, l'Ethiopie, le Kenya, l'Erythrée et la Somalie, dont les populations, durement éprouvées par la sécheresse qui y sévit, font face à une famine mettant en péril leur existence, a indiqué le ministère dans un communiqué. "Expression de la solidarité traditionnelle et agissante de l'Algérie à l'endroit de notre continent, cette aide est composée de produits alimentaires et pharmaceutiques ainsi qu'un lot de tentes", a souligné le ministère. "Les moyens nécessaires seront mobilisés pour que cette opération de solidarité d'urgence se concrétise dans de bonnes conditions et pour que l'aide humanitaire parvienne à ses bénéficiaires dans les meilleurs délais", a-t-il ajouté. La sécheresse a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et menace 12 millions d'autres dans la corne de l'Afrique. Le manque de pluies y a provoqué une crise alimentaire importante. La Somalie est le pays le plus affecté par cette crise. Face à cette situation de détresse, plusieurs appels ont été lancés pour apporter une aide aux populations vulnérables, et entreprendre une action immédiate en faveur de ces pays à travers une mobilisation active de la communauté internationale. Outre la famine, il y a également les risques sur la situation sanitaire. Les zones frappées par la sécheresse risquent de faire face à l'apparition de maladies en raison de la malnutrition et de la pénurie d'eau potable, comme a prévenu l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En Somalie, pays particulièrement affecté par la crise, 13 enfants sur 10.000, âgés de moins de cinq ans, meurent chaque jour en raison de la famine, un nombre qui ne cesse de progresser, s'inquiète l'ONU. "Cela veut dire que 10% des enfants de moins de cinq ans meurent toutes les onze semaines. Ce sont des chiffres effroyables", a déclaré le représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, Augustine Mahiga, qui appelle à davantage d'efforts de la part de la communauté internationale. Les gouvernements et donateurs internationaux doivent agir rapidement pour faire face à une crise devenue hors de contrôle dans la Corne de l'Afrique, alertent les organisations humanitaires. "Les donateurs doivent aller au-delà des promesses et mettre immédiatement l'argent promis en action sur le terrain", ont-elles lancé. Ainsi, une réunion a été décidée le 18 août au siège du Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Rome afin d'examiner les mesures urgentes pour affronter cette grave crise. Cette réunion "fera le point sur la situation en cours, les besoins et les défaillances dans cette crise, et identifiera des programmes concrets, des projets et d'autres actions", a indiqué le FAO, précisant qu'il s'agit d'"affronter à la fois les besoins immédiats et les causes sous-jacentes". Elle fera aussi suite à la réunion ministérielle d'urgence organisée à Rome le 25 juillet et doit préparer le terrain à la Conférence des donateurs demandée par l'Union africaine (UA) à Addis Abeba le 25 août. Sur les 161 millions de dollars sollicités par la FAO pour la région de l'Afrique de l'est frappée par la sécheresse, environ 57 millions ont été reçus ou promis. "Le déficit actuel de financement de la FAO s'établit à quelque 103 millions de dollars pour apporter un soutien immédiat aux populations victimes de la crise", selon un rapport de l'organisme onusien. Sur les fonds requis, 70 millions de dollars sont destinés à la Somalie.