WASHINGTON - Le Coordonnateur pour le contre-terrorisme auprès du département d'Etat américain, Daniel Benjamin, s'est réuni lundi matin à Washington avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et les ministres des Affaires étrangères du Mali, de la Mauritanie et du Niger. Cette réunion s'est tenue en présence du secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, et du secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, Johnnie Carson. Tenue au siège du département d'Etat, cette rencontre intervient exactement deux mois après la tenue de la conférence d'Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement, qui avait rassemblé les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) et les partenaires extra-régionaux, dont une importante délégation américaine. A la veille de la conférence d'Alger de septembre dernier, M. Benjamin avait déclaré que cette dernière permet de "créer et d'adapter collectivement des stratégies de lutte contre le terrorisme, qui aideront les pays de la région à faire face à la menace à laquelle ils sont confrontés". M. Messahel et les chefs de la diplomatie des trois autres pays du champ devaient également tenir lundi après-midi des réunions aux sièges des départements respectivement de la Justice et de la Défense, au cours desquelles ils auront des discussions avec les officiels américains de ces deux ministères. La conférence d'Alger avait permis de dégager un ensemble de principes directeurs qui structurent et organisent le partenariat dans les domaines du développement et de la sécurité entre les pays de la région et leurs partenaires. Il s'agit, notamment, de l'appropriation, de l'indivisibilité de la sécurité et du développement et de la complémentarité entre les différentes stratégies et approches concernant le Sahel avec la stratégie conçue et mise en oeuvre par les pays du champ. A ce effet, les discussions de Washington, qui s'étalent sur deux jours, portent sur les priorités définies par les pays du champ dans le domaine du partenariat et qui concernent aussi bien la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé que l'éradication de la pauvreté. A ce sujet, M. Messahel avait déclaré à l'issue de la conférence d'Alger que les pays du Sahel ont montré "leur capacité à se défendre contre les fléaux qui touchent la région grâce à une stratégie commune". "La conférence d'Alger a permis aux pays du champ de montrer à leurs partenaires extrarégionaux qu'ils possédaient une véritable stratégie et une vision unifiée dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la pauvreté", avait-il souligné. Reconnaissant les efforts déployés par les pays du champ, les pays extrarégionaux ont également compris, avait-il soutenu, "que la sécurité et le développement dans le Sahel est l'affaire des pays de la région".