STOCKHOLM - Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a appelé les peuples européens à contribuer à la protection des populations sahraouies dans les territoires occupés, rapporte jeudi l'Agence de presse sahraouie (SPS). Dans une allocution prononcée devant le parlement suédois lors d'un atelier intitulé "Avec le président sahraoui" organisé conjointement par l'institut Adolf Palm, la fondation Emmaüs et l'organisation suédoise Kristina Peace, le président Abdelaziz s'est dit convaincu que "la Suède et l'ensemble des peuples européens ne pourraient se rendre coupable de complicité avec l'injustice, l'occupation et le déni des droits des peuples". "Nous attendons des positions courageuses et fermes en faveur de la protection de nos citoyens face à la répression du gouvernement marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental pour qu'il (gouvernement marocain) mette fin à la spoliation de nos ressources naturelles, reconnaisse l'Etat sahraoui et reconnaisse au front Polisario le statut diplomatique du seul représentant légitime du peuple sahraoui", a indiqué le président sahraoui. Pour le président Abdelaziz, " ce n'est pas une coïncidence que ce genre de manifestation soit organisée par la Suède, connue pour ses positions de principe en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination qui fait face à un pillage flagrant de ses ressources naturelles". Rappelant les drames vécus par le peuple sahraoui depuis l'occupation marocaine, il a évoqué la main de la France et son soutien à l'extension marocaine au détriment de ses voisins. Le président Abdelaziz a déploré que le gouvernement français, en tant qu'Etat européen membre du Conseil de sécurité, ait empêché l'inclusion des droits de l'Homme dans le mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) en dépit des témoignages des organisations internationales, y compris le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, sur les violations commises par l'Etat marocain contre les civils sahraouis innocents". Le secrétaire général du Polisario a souligné que le gouvernement marocain, "avec le soutien et la complicité de parties internationales connues", sape les efforts visant un règlement pacifique en imposant une approche coloniale unilatérale qui vise à consacrer la réalité de l'occupation, à confisquer la volonté du peuple sahraoui et à le priver de son droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance. Evoquant les plus remarquables violations des droits de l'Homme au Sahara occidental, M. Abdelaziz a cité "le mur de la honte" qui s'étend sur 2700 Km et qui "divise le peuple et le territoire du Sahara occidental et sépare les familles sahraouies, renforcé de milliers de soldats, de tonnes de matériaux et de fils barbelés et des millions de mines antipersonnel". Il a, par ailleurs, réitéré la détermination du Front Polisario et du gouvernement sahraoui à renforcer son expérience exceptionnelle dans la région pour construire une société moderne basée sur la justice, la démocratie, la légalité et la coexistence entre les religions, les cultures et les civilisations en dépit des conditions dans lesquelles vit le peuple sahraoui en raison de l'invasion marocaine et des difficultés résultant du manque d'aides humanitaires et la menace terroriste concernant l'enlèvement de coopérants européens dans les camps des réfugiés sahraouis.