TIZI-OUZOU - Les dépouilles mortelles des deux personnes tuées mardi par méprise par des militaires qui tendaient une embuscade à des terroristes, ont été inhumées jeudi après midi au village Tigounatine dans la commune d'Akerrou, à une soixantaine de km à l'est de Tizi-Ouzou. La cérémonie d'inhumation a eu lieu en présence de représentants de l'Etat et de nombreux citoyens, venus de différentes localités de la wilaya pour rendre hommage aux défunts. Après la prière des morts, effectuée sur l'esplanade de la mosquée du village, l'assistance s'est scindée en deux cortèges, l'un pour accompagner à sa dernière demeure feu Matoub Ramdane, pour son enterrement au cimetière du village Tigounatine, alors que l'autre procession funèbre a acheminé le corps du jeune Rafik Haddad au cimetière familial "L'djama Boulemou", situé dans le même village. Une délégation des autorités civiles et militaires, conduite par le wali de Tizi-Ouzou, s'était rendue mercredi dans la localité pour présenter les "excuses de l'Etat" aux familles des deux personnes. M. Ali Bouazgui, qui s'était rendu aux domiciles des défunts pour exprimer également "la compassion et le soutien de l'Etat" aux familles des deux victimes, a salué, par ailleurs, "l'esprit de responsabilité" dont ont fait montre les habitants de cette région, "au vu de la sérénité affichée sur (leurs) visages, malgré l'affliction". "On reconnaît que vous ne pouvez être de ceux qui sont tentés de profiter de la peine des autres pour semer le trouble", avait-t-il déclaré à l'adresse des villageois, rassemblés sur l'esplanade de la mosquée, en leur faisant savoir qu' "une enquête est ouverte et aura à déterminer les responsabilités dans ce drame, qui fera l'objet d'un procès devant un tribunal militaire, ouvert aux familles des victimes en tant que partie civile". Les deux défunts (un jeune de 17 ans et un sexagénaire) qui chassaient mardi en contrebas de leur village, ont été mortellement blessés par des militaires qui tendaient une embuscade à des terroristes.