ORAN - La nécessité d'inclure l'enfant atteint du cancer dans le plan national de mobilisation contre cette grave maladie a été vivement recommandée samedi à Oran, lors d'une journée d'étude internationale dédiée à la prise en charge de l'enfant cancéreux au plan psychosociologique. "La lutte contre le cancer est une priorité nationale. L'organisation des soins, la prise en charge thérapeutique et psychologique des enfants atteints du cancer doivent être incluses dans le plan national de mobilisation contre le cancer", a suggéré le professeur Bouzid Kamel, chef de service du centre d'oncologie médicale Pierre et Marie Curie (CMPC) d'Alger, rappelant la place de l'enfant dans le plan national de lutte contre le cancer. Pour sa part, le professeur Amine Bekadja, du service d'hématologie de l'EHU "1er Novembre 1954" d'Oran, a annoncé qu'une unité d'allogreffe de moelle osseuse sera inaugurée la semaine prochaine. Cette structure réservera deux lits aux enfants devant subir une allogreffe (greffe provenant d'un sujet de même espèce, mais à formule génétique différente). "Les centres spécialisés en cancérologie doivent répondre à des critères de qualité spécifiques devant permettre une prise en charge médicale des enfants atteint du cancer, en terme de continuité et qualité des soins, de disponibilité permanente des produits de traitement à travers une organisation de l'approvisionnement et la disponibilité de prise en charge d'un plateau technique en radiothérapie", ont souligné les participants à cette rencontre. Les experts ont également suggéré la réduction de la durée d'hospitalisation des patients avec des objectifs de guérison à 80%, un suivi et un soutien à domicile, ou au niveau des structures ambulatoires de proximité. L'accompagnement psychologique de l'enfant, sa famille et la fratrie qui constitue un axe important du plan cancer, la formation continue du personnel infirmier ont été également suggérés. Le professeur Sirvent, oncologue pédiatre au CHU Montpellier (France) a donné un éclairage sur l'évolution des prises en charge des soins des enfants atteints du cancer. Il a plaidé pour une "organisation globale de l'enfant et de l'adolescent cancéreux, tout au long de leur parcours, afin d'améliorer les conditions de vie". le Pr. Sirvent a appelé également à une prise en charge psychologique permettant l'accès à des techniques de chirurgie et de radiothérapie spécifiques à l'enfant. Mettant en exergue le déficit enregistré dans la formation de psychologues, Raïs Nasreddine, président de l'association "Nessma" de Montpellier, co-organisatrice de cette rencontre, avait appelé auparavant à la conjugaison des efforts pour accompagner les enfants malades du cancer par une équipe pluridisciplinaire, formée de psychologues, pédopsychiatres, d'éducateurs et d'animateurs culturels pour les aider à sortir de leur solitude et de leur souffrance. Organisée à l'initiative de l'association d'aide aux enfants cancéreux d'Oran, cette rencontre a été mise à profit pour réfléchir sur une meilleure approche susceptible d'alléger la souffrance du malade. Plusieurs spécialistes venus de diverses régions du pays et de France, ainsi que des autorités sanitaires de la wilaya et des membres de la société civile ont pris part à cette rencontre.