Lors d'une rencontre organisée jeudi au Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a annoncé que le déficit enregistré pour ce qui est des traitements par radiothérapie sera rattrapé par l'acquisition de 60 nouveaux appareils. Les participants à cette rencontre ont tenu à souligner le manque d'organisation entre les différents services, voire au sein du seul centre pour cancéreux, ce qui entrave les efforts consentis par les spécialistes, d'une part, et influe sur l'état de santé des malades, d'autre part. Le Pr Mohamed Afiane, chef de service radiologie au Centre Pierre et Marie Curie, a indiqué que «sur les 40 000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année, 28 000 nécessitent une radiothérapie alors qu'à l'heure actuelle l'on ne peut prendre en charge que 8000 cas seulement». De son côté, le Pr Rachid Bouaalga, chef de service au centre de lutte contre le cancer à Blida, a souligné la nécessité d'assurer une formation en la matière en adéquation avec les nouvelles technologies. Le Pr Boudjemaa Mansouri, chef de service à l'hôpital de Bab El Oued, a quant à lui mis l'accent sur le nouveau traitement par radiothérapie, appelant à l'ouverture de nouveaux centres de prise en charge des cancéreux. Pannes récurrentes des appareils de soins de radiothérapie, ruptures de stocks de certains médicaments, délabrement des établissements de soins sont, entre autres, les lacunes et défiances auxquelles font face les cancéreux. 87% des malades n'ont pas accès à la radiothérapie, un soin indiqué pour certaines localisations cancéreuses et qui doit être enclenché six semaines après une cure de chimiothérapie, notamment pour le cancer du sein, c'est le constat fourni il y a quelque temps par l'association El Amal d'aide aux malades atteints de cancer. Les spécialistes en pédiatrie ont déploré l'absence d'un centre spécialisé pour enfants cancéreux. Le Pr Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie a indiqué que la structure de prise en charge des enfants cancéreux ne peut accueillir que 1500 malades par an. L'Algérie enregistre chaque année 7000 nouveaux cas de cancer et 3000 décès. En moyenne, 10 personnes cancéreuses meurent chaque jour, dont 10 femmes à cause du cancer du sein, quatre autres du cancer du col de l'utérus et neuf personnes des deux sexes du cancer du poumon.