«Plus de 28 000 personnes atteintes de cancer attendent de se faire traiter par radiothérapie vu le manque flagrant de structures de soins de radiothérapie», a indiqué Kettab Hamida, la secrétaire générale de l'association El Amel d'aide aux personnes atteintes de cancer. Intervenant lors d'une conférence de presse au centre de presse d'El Moudjahid en présence d'une dizaine d'associations d'aide aux malades cancéreux venant de différents wilayas du pays, l'oratrice a souligné que la prise en charge est devenue, en effet, très difficile dans les centres anticancéreux à l'image du centre Pierre et Marie Curie (CPMC), submergé par un nombre considérable de cancéreux. «Les centres de radiothérapie sont très insuffisants vu le nombre important de malades qui ne cesse d'augmenter quotidiennement», a-t-elle précisé. Et d'ajouter qu'il existe quatre centres de radiothérapie répartis sur le territoire national à Blida, Oran, Batna et Constantine. A cet effet, l'intervenante a précisé que le centre spécialisé de Constantine est à l'arrêt. Elle a, en outre soulevé le problème de l'accès à la radiothérapie. «L'accès à la radiothérapie pose toujours un problème dans la plupart des hôpitaux et les cancéreux ne savent plus à quelle porte frapper. J'estime que la situation est sérieusement dégradée», a ajouté l'interlocutrice. Pour ce qui est de la prise en charge de la douleur, Mme Kettab a souligné l'impératif de respecter la thérapie du cancer sous toutes ses formes. «Actuellement, nous recevons des patients qui décèdent à cause du manque de médicaments spécifiques, notamment en cas de récidive», a-t-elle relevé. Ajoutant qu'«un grand nombre de drogues et de sédatifs et certaines drogues tels la morphine ne sont pas disponibles dans les pharmacies pour couvrir tout le territoire national. De ce fait les cancéreux trouvent des difficultés à se procurer les antidouleurs qui restent régies par des lois strictes». L'intervenante a mis en avant les effets de la douleur sur la vie du cancéreux. «Les douleurs peuvent entraîner une altération de la qualité de vie et l'aspect psychologique du patient. En effet, les personnes souffrant d'un cancer connaissent une situation critique, donc il est nécessaire de prendre en charge ces malades et d'alléger leur souffrance. Et d'ajouter que le cancer est une maladie pouvant conduire à la mort si le diagnostic n'est pas fait à temps tout en précisant que le nombre de personnes atteintes de cancer en Algérie est de 250 000 dont 3 500 femmes qui meurent chaque année. Dix femmes meurent chaque jour du cancer du sein et cinq autres du cancer de col de l'utérus. Mehdi Isikioune