TRIPOLI- La coopération entre la Libye et l'Algérie "est évidente et nécessaire" pour sécuriser les frontières communes, a déclaré mardi le ministre libyen de l'Intérieur, M. Fawzi Abdel Ali, lors d'une conférence de presse à Tripoli. "La coopération avec l'Algérie est évidente et nécessaire pour sécuriser nos frontières, pour lutter contre l'immigration illégale et contre le trafic de drogue", a affirmé M. Abdel Ali, en réponse à une question de l'APS sur la sécurisation des frontières entre les deux pays. Il a ajouté que "des contacts sont en cours dans ce sens et des réunions ont été tenues entre le ministère libyen de l'Intérieur et l'ambassade d'Algérie à Tripoli". "Nous avons vraiment besoin du soutien et de la coopération de l'Algérie" dans ce domaine en cette période d'instabilité que traverse la Libye, a-t-il insisté, soulignant que la situation sécuritaire est préoccupante dans le pays, théâtre de violences et de protestations depuis la fin du soulèvement du 17 février contre le régime déchu de Maammar El Gueddafi. M. Abdel Ali a exprimé son inquiétude face au phénomène de l'immigration clandestine aux frontières libyennes, faisant savoir que pour lutter contre ce phénomène "la Libye a besoin de la coopération des pays voisins et de beaucoup de moyens pour maîtriser la situation". Il s'est dit d'autre part vivement préoccupé par la situation sécuritaire régnant en Libye, au lendemain des violences et affrontements ayant opposé des ex-rebelles et des partisans de l'ancien régime à Bani Walid, ancien bastion d'El Gueddafi situé 170 km au sud-ouest de Tripoli. Quant à l'origine et les causes de ces violences, le ministre a expliqué qu'elles restent à identifier, précisant que des délégations et des renforts sécuritaires ont été envoyés dans cette ville pour "rétablir l'ordre" et mettre fin aux à ces violences, qui ont fait au moins sept morts lundi. "Si des pro-Gueddafi étaient impliqués dans ces violences, nous frapperons fort contre toute personne qui tenterait de porter atteinte à la stabilité de la Libye", a-t-il mis en garde. Face à l'insécurité que traverse le pays et au climat tendu à Bani Walid, bastion de l'ancien régime, le ministre libyen de l'Intérieur a annoncé avoir mis en oeuvre avec le ministère de la Défense une batterie de mesures visant à faire la lumière sur ces incidents. Concernant le processus d'intégration des ex-rebelles au sein de l'armée et des forces de la police et de sécurité, M. Abdel Ali a rappelé la signature de mémorandums d'entente avec la Jordanie et la Turquie en matière de formation. Le porte parole du ministère de l'Intérieur libyen, le général Abdelmomen al-Tounsi, avait annoncé jeudi dernier que la Jordanie allait assurer l'entraînement et la formation de 10.000 ex-rebelles libyens en vue de les intégrer aux forces du ministère de l'Intérieur libyen. La première session de formation débutera le 1er mars avec 1.500 ex-rebelles et futurs policiers et le nombre des participants devrait atteindre 2.000 lors des sessions suivantes. M. Abdel Ali a aussi indiqué que, dans ce même cadre, des responsables de son ministère et le représentant de l'ONU Martin Nesirky avaient tenu une réunion consacrée à l'examen de la question de "la formation des ex-rebelles et de leur perfectionnement pour qu'ils puissent assurer la sécurité du pays". Le ministère de l'Intérieur libyen avait annoncé en décembre son intention d'intégrer 25.000 ex-rebelles dans différents services de sécurité pour tenter de rétablir la sécurité et dissoudre les milices armées.