DAMAS - La Syrie organisera dimanche un référendum sur la nouvelle Constitution, qui s'inscrit dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement dans la foulée des contestations que connaît le pays depuis mars dernier. Ce projet de Constitution s'inscrit dans le cadre d'importantes réformes politiques dans le pays. Mais l'opposition a appelé à boycotter le vote de dimanche. En supprimant l'article 8 de la Constitution de 1973, qui stipule que le parti Baâth au pouvoir "est le dirigeant de l'Etat et de la société", le texte ouvre la voie au pluralisme politique. Le quotidien officiel Al-Baâth a toutefois assuré mercredi que cette ouverture ne faisait qu'accompagner "l'évolution politique et sociale", sans être une perte pour le parti. En outre, le chef de l'Etat garde de larges pouvoirs puisque c'est lui qui choisit le Premier ministre —et le gouvernement— indépendamment de la majorité parlementaire, et qu'il peut dans certains cas rejeter des lois. L'article 88 indique que le président ne peut être élu que pour deux septennats, mais l'article 155 précise que ces dispositions ne s'appliqueront qu'à partir de la prochaine présidentielle prévue en 2014. Le texte maintient aussi les dispositions de l'article 3 selon lesquelles "le président doit être musulman" et la jurisprudence islamique est "l'une des principales sources de la législation". Plus de 14 millions d'électeurs de plus de 18 ans pourront voter dans 13.835 bureaux. Des affiches ont été placardées dans toute la capitale et la télévision d'Etat diffuse des spots. "C'est la première fois que les messages se bornent à inviter les citoyens à se rendre aux urnes, sans les inciter à voter pour la Constitution", a affirmé le ministre de l'Information, Adnane Mahmoud. Le référendum sur la nouvelle constitution se tiendra dimanche en Syrie dans un contexte d'instabilité en raison de la poursuite de contestations souvent émaillées de violences qui ont fait des milliers de morts et de blessés.