Objectif - Un projet de Constitution élaboré par une commission ad hoc sera soumis le 26 février à un référendum en Syrie, a annoncé ce matin l'agence officielle Sana. «Le président Bachar al-Assad a promulgué un décret fixant la date du dimanche 26 février pour un référendum sur un projet de Constitution pour la Syrie.» En janvier, M. Assad avait annoncé pour le début mars l'organisation d'un tel référendum. La commission chargée d'élaborer le texte a prévu notamment de limiter le mandat présidentiel à deux septennats, a écrit le quotidien al-Watan proche du pouvoir, sans pour autant préciser si cette réforme s'appliquera à M. Assad dont le second mandat s'achève en 2014. La clause sur la primauté en Syrie du Baas disparaît du projet de la nouvelle Constitution, mettant ainsi fin au monopole de ce parti depuis près de 50 ans, selon le texte publié ce mercredi par les médias officiels. La Constitution actuelle avait été adoptée par le Parlement le 31 janvier 1973 et son article 8 stipule que «le parti Baas (au pouvoir depuis 1963) est le dirigeant de l'Etat et de la société». «Le système politique sera basé sur le principe du pluralisme politique et le pouvoir sera exercé démocratiquement à travers des élections», selon le texte du projet diffusé par l'agence Sana et la télévision publique. «Les partis politiques autorisés contribueront à la vie politique», selon la même source. «Le président de la République sera élu directement par le peuple pour deux mandats successifs», indique le texte ajoutant que «la religion du Président est l'islam». «La Syrie est un Etat démocratique souverain et indivisible», selon le texte. Le ministère syrien des Affaires étrangères a «catégoriquement» rejeté, hier, les accusations de «crimes contre l'humanité» lancées la veille à l'ONU, au moment où la répression s'intensifiait sur le terrain, tuant 18 civils à travers le pays. L'Assemblée générale des Nations unies doit se prononcer demain jeudi à 20h 00 GMT sur un projet de résolution qui condamne la répression, quelques jours après le blocage d'un texte similaire au Conseil de sécurité. L'adoption de cette résolution soutenue notamment par de nombreux pays occidentaux et arabes, est très probable mais elle aura une portée essentiellement symbolique. Damas a accusé le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme d'être «manipulé par certains pays qui veulent nuire à la Syrie et qui ignorent les crimes terroristes commis par les groupes armés», rejetant «catégoriquement» dans une lettre à l'ONU ses accusations de crimes contre l'humanité.