Les partis politiques en lice pour les législatives 2012 ont tablé vendredi sur des thèmes très variés mais convergeant tous vers un appel au vote massif. En ce sixième jour de campagne, à Tablat (Médéa), le président du Front El-Moustakbal (FM), M. Abdelaziz Belaid, a indiqué que la participation de son parti à ces élections " vise à (à) l'élaboration d'une constitution qui refléterait et traduirait dans les faits les aspirations et les attentes des jeunes ". " Le FM n'a pas de solutions miracles à proposer, il n'est pas venu pour promettre des logements ou du travail, mais pour dire la vérité aux jeunes et les écouter ", a-t-il poursuivi, assurant que son parti veut rétablir cette " confiance perdue ", " réhabiliter les compétences nationales " et donner l'occasion aux jeunes de s'impliquer directement dans la construction de leur avenir, à commencer par venir voter en masse. De son côté, à Skikda, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, a cadré son discours de campagne sur le fait que les élections du 10 mai prochain constituent "un jalon important dans la consolidation de la démocratie et de la sécurité". "Le RND n'a pas adopté l'islam comme programme politique, car la religion musulmane fait partie de notre identité", a ajouté M. Ouyahia, soulignant que son parti se présente à ces élections "avec de nouveaux programmes, une nouvelle approche et avec des compétences, mais non pas armé de sacs (de billets de banque, ndlr), ni de slogans religieux". La nécessité du changement par les urnes a également structuré la démarche de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) qui a entamé sa campagne électorale par une visite à la Casbah d'Alger. "J'ai choisi de commencer ma campagne électorale par la Casbah, parce qu'elle représente un lieu à forte charge symbolique, c'est de là que la bataille d'Alger a commencé", a indiqué le secrétaire général de ce parti, M. Noureddine Bahbouh. Il a jugé "inacceptable pour un pays qui fête le 50eme anniversaire de son indépendance" que ses citoyens, selon lui, "vivent dans la précarité la plus totale". "Si nous aurons des députés dans la future assemblée, ils défendront avec acharnement le citoyen, interpelleront les ministres du gouvernement pour que les (gens) puissent enfin vivre dans la décence", a-t-il assuré, insistant sur l'émergence d'une "Algérie de la refondation", avec de "nouveaux programmes et de nouvelles réformes", ainsi qu'une "justice sociale pour tous". A Bejaia, le président du parti Ahd 54, M. Ali Fawzi Rebaine, s'est dit "sceptique", quant à la probité des prochaines élections législatives, exhortant cependant son auditoire à "aller voter en force", car ce rendez-vous est, a-t-il souligné, un "carrefour important" et constitue "le seul moyen pacifique offert pour changer le cours des choses". M. Rebaine, mise sur la mobilisation de la société civile et la jeunesse pour forger l'alternative, avec des priorités telles que "la reconstruction des institutions et l'instauration d'un Etat de droit ainsi que la remise en ordre de l'économie". Abordant la question de Tamazight, M. Rebaine, a mis en garde contre son instrumentalisation, "par certains groupes ou certains partis politique", estimant que le meilleur moyen d'en finir est de "prendre un décret présidentiel instaurant son caractère national et officiel". A Djelfa, le Secrétaire Général du Front de libération nationale, M. Abdelaziz Belkhadem, a centré son discours sur le développement économique et social dans les hauts plateaux et le sud du pays, notamment par l'extension des surfaces agricoles utiles, l'investissement structurant, créateur de richesses et d'emploi, et la consolidation des infrastructures de base dont les voies de communication. Par ailleurs, la secrétaire générale du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), Mme Chalabia Mahdjoubi, a appelé depuis Annaba à la formation d'un "Front national" pour "mettre en échec les plans externes de déstabilisation de l'Algérie". Mme Mahdjoubi a expliqué que les plans externes visent "à s'ingérer dans les affaires du Sahel dans l'objectif d'y créer des micro-Etats pour s'assurer un accès à l'exploitation de leurs ressources naturelles et de celles de l'Algérie". Concernant le scrutin du 10 mai prochain, Mme Mahdjoubi l'a qualifié d'"extrêmement important pour le devenir du pays", et appelé les électeurs à se rendre en force aux urnes "pour protéger et préserver l'unité nationale et rompre avec le système politique en place depuis l'indépendance". A l'étranger, particulièrement en Grande Bretagne, qui fait partie de la "Zone quatre" où 17 partis sont en lice, la campagne électorale a débuté timidement. La "Zone quatre" comprend les Amériques, le Canada et l'Europe à l'exception de la France. Le représentant du Mouvement des Nationalistes Libres (MNL), M. Slimane Mohamedi a indiqué à l'APS que le contact direct et le dialogue avec les citoyens étaient "la meilleure arme" pour gagner la confiance des électeurs. Il a toutefois noté que "le temps imparti peut être suffisant pour mener une campagne dans une wilaya d'Algérie, mais il est trop court dans la zone quatre qui s'étend sur plusieurs pays ". Pour sa part, le représentant du parti El Karama, M. Mohamed Gahche a déploré, le "manque de moyens" pour mener convenablement cette campagne. En Grande Bretagne, des bureaux de vote seront ouverts à Londres, Birmingham, Cardiff, Glasgow, Dublin, Belfast et Manchester pour permettre aux 22.000 inscrits d'élire leurs candidats a partir du 5 mai prochain. Alors que la campagne bat son plein, la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL) s'est prononcée sur 163 affaires liées essentiellement aux "manquements par certaines formations politiques aux conditions de la campagne électorale", a indiqué vendredi le président de cette institution, M. Slimane Boudi. Il s'agit notamment d'affichage "anarchique" et de "cas isolés" concernant l'utilisation de langues étrangères dans les meetings populaires, a précisé M. Boudi dans une déclaration à l'APS. Il a souligné, toutefois, que "ces dépassements n'ont eu aucun impact sur le bon déroulement de la campagne électorale".