Les chefs de partis en lice pour les législatives du 10 mai prochain ont axé leurs interventions samedi, au septième jour de la campagne électorale, sur la nécessité d'élire une Assemblé populaire nationale (APN) "forte", capable d'une "bonne gouvernance". Au même moment, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé des sanctions "sévères" contre tous ceux qui touchaient à la crédibilité du prochain rendez-vous électoral. Depuis Annaba, le président du Parti républicain progressiste (PRP), Driss Khoudir, a appelé à "l'union" et à la "cohésion" du peuple algérien pour un choix "conscient" permettant d'élire une future Assemblée populaire nationale capable d'une "bonne gouvernance". Il a considéré que l'Algérie "avait besoin plus que jamais de son génie et de ses compétences pour se hisser au niveau des pays émergents". De son côté, le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aïssa Belhadi a estimé, depuis Sidi Bel-Abbès, que le prochain scrutin permettra d'entamer la construction d'une Algérie "nouvelle" et "meilleure" où le dernier mot reviendra au peuple. L'orateur a également souligné que son parti aspirait à la mise en place d'un système parlementaire "souverain" dans tous ses domaines d'activités. Même son de cloche chez le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, qui a souhaité, depuis Oran, l'émergence d'un Parlement "fort", capable de contrôler et d'intervenir dans toutes les questions. A Mascara, le leader du Front du changement a appelé également à "l'instauration d'une nouvelle République avec un système parlementaire, des institutions élues, une justice indépendante et un peuple souverain". M. Menasra a affirmé que son parti voulait un changement "radical", incluant les "hommes, le gouvernement, le Parlement, les programmes et les politiques, dans le respect de la volonté du peuple". Pour sa part, le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Abdelkader Merbah, a estimé, à Djelfa, que le prochain scrutin offrait une "véritable opportunité de changement, tout en constituant une halte historique". Il a appelé les citoyens à un vote massif pour choisir des "candidats compétents dignes de les représenter au prochain Parlement", préconisant la "libération des esprits du Parti unique et la consécration de la démocratie avant tout". Quant au secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, il a souligné, depuis Laghouat, que la dualité du pouvoir exécutif devrait être revue par le prochain Parlement qui doit définir les prérogatives de chaque responsable. M. Belkhadem a rappelé, par ailleurs, que sa formation politique a été la première à avoir appelé à l'amendement de la Constitution, car relevant un "dysfonctionnement" au sein du pouvoir exécutif qui devrait être revu par le prochain Parlement. Le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Noureddine Bahbouh a insisté, lui, sur la nécessité de "séparer les pouvoirs" en accordant de larges prérogatives aux parlementaires à contrôler le programme du gouvernement, appelant, dans le même contexte, les candidats de son parti "à défendre vivement la prochaine Constitution". M. Bahbouh a appelé également, depuis Mostaganem, à une participation massive des citoyens aux prochaines législatives pour rétablir "la confiance entre le gouvernant et le gouverné". A Tizi-Ouzou, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a plaidé pour "l'institution d'un impôt sur la fortune" et ce par l'introduction d'un article y afférant dans la prochaine Constitution. Pour ce faire, elle a proposé de "rendre irréversibles, dans la future Constitution, les garde-fous que s'est donnée l'économie nationale contre les convoitises étrangères, tels que la sauvegarde du caractère public des secteurs stratégiques, la nationalisation des hydrocarbures, le droit de préemption et autres mesures concernant la consolidation des secteurs industriel et agricole". Par ailleurs, le président du parti El Fedjr El Djedid, Tahar Ben Baibèche, a affirmé, depuis Djelfa, que "le changement passait par un scrutin crédible et respectueux de la voie du citoyen". Pour provoquer ce "changement", M. Ben Baibèche a exhorté l'auditoire à se rendre massivement aux urnes car, a-t-il dit, "l'Algérie traverse une phase difficile et a connu, par le passé, des expériences qui n'étaient pas à la hauteur des aspirations du peuple". Enfin, le coordinateur général du Parti des jeunes (PJ), Hamana Boucherma, a plaidé, depuis Skikda, pour la "passation du pouvoir aux jeunes, dignes descendants des révolutionnaires d'hier", alors que la présidente du parti de l'Equité et de la Proclamation (PEP), Naïma Salhi, a affirmé à Laghouat que les partisans du boycott des élections législatives voulaient conduire l'Algérie "à la dérive". Le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a dû, lui, annuler le meeting prévu à Laghouat pour une "raison urgente d'ordre personnel", selon le bureau de wilaya de cette formation politique. Toujours dans le cadre de la campagne, la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL) a annoncé que les candidats aux prochaines législatives ne bénéficieront pas d'un "congé obligatoire" durant la campagne électorale, contrairement aux législatives précédentes. Sur un autre registre, le tirage au sort pour désigner les superviseurs des bureaux de vote, aura lieu lundi prochain à Oran, selon la commission de wilaya de surveillance des élections législatives.