Le Front des forces socialistes (FFS) a appelé vendredi, à Alger, ce qu'il a appelé "les adeptes d'une alternative démocratique au sein des institutions de l'Etat" à se manifester pour permettre la mise en place d'un pacte national global visant l'avènement d'une "deuxième République" en Algérie. "Au sein même des institutions de l'Etat, il y a des parties qui portent l'Algérie dans leur cœur et qui cherchent, à leur tour, une alternative démocratique au système. Il est temps qu'elles se manifestent pour un pacte national global et pour donner une chance à l'avènement d'une deuxième République", a souligné le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, lors d'un meeting électoral pour le scrutin législatif de mai prochain. M. Laskri a invité toutes les parties qui veulent un changement pacifique du système, au même titre que le FFS, à "venir au secours du pays afin de le préserver des menaces étrangères qui le guettent", et de lui assurer une "stabilité durable". "Nous n'avons pas le droit de permettre que le pays soit dépecé demain par ceux qui convoitent ses richesses", a martelé le premier secrétaire du FFS devant une foule, enthousiaste par moment sous une banderole unique où on pouvait lire "Assemblée constituante" et "Deuxième République". M. Laskri a appelé à une "mobilisation pacifique pour un changement de régime, que le FFS veut, a-t-il dit, sans violence ni guerre, une alternative démocratique sans morts et sans coût", autrement dit "une démocratie qui ne passerait pas par les violences de la décennie 1990", a-t-il clamé. Insistant sur la nécessité de préserver l'unité du pays, M. Laskri a proclamé que "les seigneurs de la guerre ne reviendront pas en Kabylie" et que "ceux qui veulent le soulèvement de cette partie intégrante du pays ne réussiront pas dans leur entreprise". "Il y a en effet des parties qui sèment la violence en Kabylie pour la déstabiliser et la pousser au soulèvement", a-t-il soutenu sans jamais identifier ces parties. Pendant que la foule, venue nombreuse écouter les "promesses électorales" du FFS, scandait "assa azekka, FFS yella, yella"(Le FFS aujourd'hui et demain), le premier secrétaire a promis que les députés de son parti respecteraient les principes que ce dernier a toujours défendus. Il a promis que ses élus à l'Assemblé populaire nationale (APN) "seront solidaires avec les laissés-pour-compte, porteront la voix des familles des disparus de la tragédie nationale au parlement, soutiendront les syndicats autonomes, et feront tout pour que cessent la peur, la marginalisation et la violence, et pour l'instauration d'un Etat de droit". "Le FFS n'a pas changé et demeure fidèle à sa ligne stratégique et personne ne le déstabilisera ni ne pourra acheter sa conscience", a-t-il enchaîné pour répondre à ceux qui prétendent que sa participation aux législatives du 10 mai 2012 représente "une caution au système" de la part du plus ancien parti d'opposition. Il a encore affirmé que cette participation était "une nécessité tactique pour mobiliser la population autour d'un projet de construction pacifique de l'alternative démocratique".