Les élections législatives, remportées par le parti du Front de libération nationale (FLN), avec un nombre de sièges frôlant la majorité, et suivi du Rassemblement national démocratique (RND et des islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), reflètent le "véritable" paysage politique algérien, estiment vendredi des observateurs juste après la proclamation des résultats du scrutin. En remportant 220 sièges sur les 462 mis en jeu pour ce scrutin législatif, le FLN a en fait rebondi face à ses adversaires directs, le RND et la coalition de trois partis islamiques, l'AAV, et ouvre la voie à une configuration "réelle" de la carte politique en Algérie. Par les chiffres, la victoire du FLN est "éloquente", relèvent les mêmes observateurs, avec 220 sièges contre 68 pour le RND et 48 sièges pour l'Alliance de l'Algérie verte, les deux autres grandes forces qui dominaient jusque-là la scène politique nationale. Le Front de forces socialistes (FFS) arrive loin avec 21 sièges et le Parti des travailleurs (PT) avec seulement 20 sièges. Pour le FLN, cette victoire est d'autant bonne à savourer devant une rude adversité que ces élections législatives se sont déroulées, pour la première fois de l'histoire politique algérienne devant des observateurs représentants plusieurs organisations régionales et internationales. Le contexte géopolitique dans la région maghrébine, au lendemain du "Printemps arabe", mais surtout après les changements violents de régimes dans certains pays voisins, et l'instabilité inquiétante au sud de l'Algérie, ont fait que ces élections soient suivies de près par l'opinion internationale. Pour autant et en dépit de certains réflexes de milieux qui veulent imposer à l'Algérie leur propre ''printemps'', ces élections se sont déroulées globalement dans la sérénité, en dépit d'incidents qualifiés de sans importance par les observateurs internationaux dépêchés à la demande de l'Algérie. C'est dans ce contexte que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a qualifié ces élections de "fête exceptionnelle" du printemps démocratique algérien. Dans les faits, avec le taux de participation (42,36%) enregistrés, ces élections semblent confirmer la volonté des pouvoirs publics, et particulièrement du président Bouteflika, d'en faire une vitrine grandeur nature des réalités politiques en Algérie, à un moment où on attendait, en Algérie, l'épilogue du "Printemps arabe''. Maturité politique En mettant en garde personnellement l'administration contre toutes tentatives de fraude, en s'impliquant directement dans le processus électoral et en donnant son aval à l'invitation d'un demi-millier d'observateurs de l'UE, de la Ligue arabe, de l'ONU, de l'UA, de l'OCI et d'ONG américaines pour ces élections, le président de la République n'aura en fait que répondu à une simple logique : des élections transparentes. La maturité politique en Algérie, après le discours mobilisateur du Président à Sétif et ses mises en garde contre la tentation de fraudes qui aurait pu s'emparer de telles ou telles parties, auront par ailleurs ouvert la voie à des élections normales, démocratiques et transparentes, consacrant tout simplement la victoire du parti qui s'est investi le plus sur le paysage politique national. Au-delà des résultats annoncés, ces élections législatives, avec un taux de participation reflétant les immenses attentes des Algériens en termes d'emplois, d'amélioration du niveau de vie, et de perspectives d'avenir plus clair et moins stressantes, semblent montrer la voie à suivre pour les partis politiques.