L'Algérie a "gagné son pari" en négociant "adroitement" son entrée dans une nouvelle étape à travers l'organisation d'élections législatives jugées, par les observateurs, "transparentes et crédibles", estime samedi la presse nationale, qui relève que le résultat du scrutin a préservé le pays "du péril islamiste". "Pari gagné", écrit le journal El Moudjahid, qui considère que grâce à la "transparence" du scrutin du 10 mai, les institutions politiques algériennes, le processus démocratique dans le sens le plus large, "vont gagner plus en crédibilité". L´Algérie a pu négocier "adroitement son entrée dans une nouvelle étape, sans violence, dans la sérénité et avec un sens patriotique élevé", estime le quotidien, ajoutant que "ce qui rend si belle cette victoire du 10 mai, loin des taux, des chiffres et du nombre des enveloppes, c´est cette dose de patriotisme que les électeurs ont mis dans l´urne". Les Algériens "semblent avoir répondu à l´appel profond" du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, depuis Sétif à l'occasion de la commémoration des évènements du 8 mai 1945, relève-t-il, indiquant qu'"une fois de plus, nos concitoyens, toutes tendances politiques confondues, ont mis un seul bulletin dans l´urne qui porte le même message". Pour le Soir d'Algérie, le chef de l'Etat "désirait, voulait et même exigeait" que ces législatives viennent conforter sa démarche contenus dans son discours d'avril 2011. "Il en a fait son affaire et ne s'est pas dérobé en devenant le chef d'orchestre de la campagne. Pari gagné donc si l'on se fie au taux honorable de 42 % de participation", relève-t-il. Selon L'Expression, "sur ces deux points, régularité et hausse de la participation, c'est l'Algérie qui a gagné. Ses enfants ont, une nouvelle fois, confirmé aux yeux du monde que lorsqu'il s'agit de leur patrie, ils sont capables de relever tous les défis". Il précise, toutefois, que "cet extraordinaire élan patriotique des électeurs algériens s'explique, principalement, par les interventions du chef de l'Etat qui leur a demandé à plusieurs reprises, et notamment à partir de Sétif, de voter en choisissant librement leurs candidats". "Son appel a été entendu car et contrairement aux partis politiques et leurs anciens parlementaires, les Algériens ont une totale confiance en leur Président", poursuit le journal, pour qui c'est la première fois de l'histoire de l'Algérie indépendante, que des élections se déroulent dans une "régularité exemplaire et reconnue par tous". Le Jeune indépendant évoque un 10 mai qui "a eu définitivement raison du spectre de l'abstention" ayant "fait trembler l'administration et la classe politique", rappelant que le taux de participation aux législatives a gagné 8 points par rapport à ceux de 2007. Pour le quotidien, "le peuple n'est pas resté insensible aux différents discours du président de la République se référant au 1er Novembre 1954 et aux défis relevés depuis 1999 pour résoudre la crise (concorde civile, réconciliation nationale, redressement économique, processus de développement)". El Ahdath relève, pour sa part, que "malgré ce qui se dit et se disait, le taux de participation aux élections du 10 mai, bien plus élevé que celui de 2007 est un message fort aux partisans du boycott, du statut quo et à ceux qui veulent porter atteinte à la souveraineté nationale". D'autres journaux ont commenté largement les résultats du scrutin, lors duquel le parti du Front de libération nationale (FLN) a obtenu le plus grand de sièges (220 sièges sur 462) à la future Assemblée populaire nationale (APN), le Rassemblement national démocratique (RND, 68) et l'Alliance verte (48). Sous le titre "Bond du FLN, recul du RND, déroute des islamistes", le journal Liberté relève que les législatives du 10 mai "n'ont pas chamboulé le rapport de force politique". Selon lui, le résultat du scrutin "présente la particularité paradoxale de figer le champ politique tout en préservant l'Algérie du péril islamiste". "Le courant islamiste est sans conteste le grand perdant des législatives du 10 mai, une élection placée pour la première fois sous la supervision d'observateurs européens et d'organisations non gouvernementales", note El watan, qui estime que le scrutin "n'a fait que confirmer le FLN dans le statut de première force politique du pays". El Massa estime, quant à lui, que l'important n'est pas celui qui a gagné. Mais, plutôt, c'est l'Algérie qui a relevé le défi ensuite gagné le pari d'un printemps algérien à travers un scrutin jugé par les observateurs internationaux de "transparent et crédible".