La communauté internationale "a encore beaucoup à faire" en matière de développement durable et la préservation de la planète, a indiqué le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, représentant personnel du président de la République au sommet des Nations unies sur le développement durable (Rio+20). "Vingt ans après le Sommet de la Terre, la Communauté internationale a encore beaucoup à faire pour que la dynamique du développement durable prenne l'essor que requiert la préservation de notre planète qui conditionne l'avenir même de l'humanité", a souligné M. Bensalah, dans une déclaration au nom du Groupe des 77 et la Chine. "Devant cet impératif vital, il nous revient de transcender les intérêts à court terme pour nous engager individuellement et collectivement sur la seule voie salutaire, celle de bâtir un monde équitable, prospère et respectueux de la nature pour les générations présentes et futures", a-t-il ajouté. M. Bensalah a précisé, à cet égard, que le Groupe des 77 et la Chine "continuera d'apporter sa contribution à la réalisation de ces attentes légitimes qu'il appartient à tous les pays et groupes de pays de ne pas décevoir". Il a fait savoir que ce Groupe "reste persuadé" que le consensus consacré en 1992 par la Communauté internationale durant le Sommet de la Terre sur l'impératif de promouvoir un développement durable garde toute sa pertinence. Ce consensus qui a eu le mérite de souligner les liens étroits existant entre le développement économique et social et le souci de la conservation et de l'exploitation rationnelle du capital naturel, "se distingue en ce qu'il appelle à mettre l'être humain, ses droits à la satisfaction de ses besoins fondamentaux et à un environnement respectueux des bases de la vie, au centre des politiques de développement, consacrant le concept du développement durable dans ses trois dimensions économique, sociale et environnementale", a-t-il encore souligné. Il a expliqué, dans ce cadre, que les Etats membres du groupe des 77 et la Chine "voudraient réaffirmer que les principes consacrés par ce Sommet restent d'une validité et d'une actualité incontestables, notamment le principe de la responsabilité commune mais différenciée qui doit guider l'action internationale dans ce domaine". En outre, "une attention particulière doit aussi être accordée aux situations spécifiques des pays, tels que les pays d'Afrique, les pays les moins avancés, les pays enclavés, les petits pays insulaires et les autres catégories de pays en développement", a-t-il fait valoir. "Il est indéniable que les vingt années qui nous séparent du Sommet de la Terre de 1992, ont vu des progrès inégaux en matière de développement durable et d'éradication de la pauvreté", a-t-il relevé, rappelant ainsi l'"impératif de progresser davantage dans la mise en œuvre des engagements pris et d'accélérer la résorption des écarts de développement entre le Nord et le Sud". "Il nous faut reconnaître que depuis 1992, il y a eu des reculs en matière d'intégration des trois dimensions du développement durable, aggravés par les multiples crises financière, économique et alimentaire qui continuent de menacer les capacités de tous les pays, en particulier les pays en développement", a indiqué en outre M. Bensalah. Concernant la promotion de l'économie verte, M. Bensalah a indiqué que celle-ci, "selon notre vision, devrait être fondée sur les principes convenus dans la Déclaration de Rio, notamment, le principe de la responsabilité commune mais différenciée et l'Agenda 21 et le Plan de mise en oeuvre de Johannesburg". Il a plaidé à ce qu'"elle doit intégrer les trois piliers économique, social et environnemental du développement durable, reconnaître le caractère spécifique des économies et des priorités nationales ainsi que le droit souverain de nos pays sur leurs ressources naturelles". "Ce sont-là, les préalables pour une réussite des politiques de l'économie verte préconisées qui ne devront pas s'accompagner de conditionnalités, de barrières commerciales, de mesures unilatérales ou de restrictions dans les domaines du commerce, du financement, de l'Aide Publique au Développement (APD), des prêts, du rééchelonnement ou de l'allègement de la dette", a-t-il expliqué. Il a estimé, en outre, qu'"elles ne pourraient être pleinement mises en œuvre dans les pays en développement qu'avec la mobilisation de ressources financières nouvelles et additionnelles, l'accès aux technologies adéquates et le renforcement des capacités". "Le Groupe des 77 et la Chine tient à souligner que la crise économique ne saurait servir de prétexte pour différer l'impulsion du développement durable attendu de notre Conférence", a-t-il fait savoir. Il a ajouté que la mise en œuvre des engagements pris, notamment dans le cadre du Plan de mise en œuvre de Johannesburg "requiert un renforcement du cadre institutionnel" pour le développement durable, dans le souci de l'équilibre entre les trois piliers qui le composent. A cet égard, le Groupe des 77 et la Chine "demeure guidé par la forte conviction que ce cadre doit être fermement ancré aux Nations Unies", a souligné M. Bensalah. Quant à la gouvernance environnementale, il a précisé que "l'Afrique qui demeure le poumon écologique sain de la planète, doit rester le centre de gravité des institutions en charge de l'agenda de l'environnement, dont les moyens nécessitent d'être renforcés". Il a, dans cet ordre d'idées, cité l'engagement de l'Algérie et sa stratégie de développement durable dès le début des années 2000, en adoptant une "ambitieuse Stratégie nationale de l'environnement et un Plan national d'action pour l'environnement et le développement durable". "C'est ainsi qu'ont été impulsés l'adoption d'une législation environnementale diversifiée, a-t-il indiqué, avec la mise en place d'institutions nationales à même de prendre en charge les besoins et les préoccupations environnementales, et le renforcement de l'approche intersectorielle et participative de la planification et de la mise en œuvre d'une gestion intégrée des ressources naturelles".