L'agenda 21 de Rio, plate-forme pour le développement durable de la planète «reste d'actualité et garde toute sa pertinence». «Dix ans après le Sommet de Rio de Janeiro, le défi du développement durable continue de se poser avec acuité du triple point de vue de l'insuffisance de la croissance, de l'aggravation de la pauvreté et de la dégradation accélérée de l'environnement.» Ce constat amer mais réel a été fait par le Président de la République M.Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours devant le Sommet mondial de la Terre et le développement durable de Johannesburg en Afrique du Sud organisé par l'ONU. Le chef de l'Etat, qui s'exprimait à la faveur d'une série d'interventions des chefs d'Etat lors de la première séance plénière, a affirmé que «cet immense chantier restait ‘‘pour l'essentiel'' à faire.» Dressant le bilan des actions entreprises par la communauté internationale en faveur du développement durable, de la préservation de l'environnement et de la lutte contre la pauvreté, le Président de la République a estimé que la dernière décennie a mis en évidence que la dégradation et les atteintes dans ce cadre représentent «une hypothèque sur les perspectives mêmes de la croissance». Cette période, a-t-il ajouté, a, en outre, «mis en lumière les limites des démarches partielles et isolées».Pour le chef de l'Etat algérien, ces lacunes soulignent «la nécessité d'intégrer, de façon appropriée dans les politiques de développement et de coopération internationale, le traitement des divers facteurs à l'origine de la rupture des cycles naturels et des atteintes subies par les ressources vitales (air, eau, forêts, biodiversité, océans et zones côtières)». Il faut rappeler que ce Sommet de la terre de Johannesburg, objet de toutes les espérances en matière de nouvelles formes de développement économique et social de la planète, mais aussi de toutes les attaques des ONG et des pays du Sud quant à la politique et au comportement des riches pays industrialisés du Nord, doit se livrer d'ici à la clôture de ses travaux à la fin de cette semaine, à une évaluation critique des actions entreprises par la communauté internationale à ce sujet depuis le premier sommet de la terre à Rio de Janeiro au Brésil. La conférence doit, entre autres, adopter le fameux Agenda 21, en tant que plate-forme de mesures et d'engagements décidés à Rio au profit du développement et de la croissance, de la lutte contre la pauvreté et de la protection de l'environnement. Leur mise en oeuvre, à travers un plan d'action, est l'un des objectifs prioritaires assignés à ce rendez-vous de Johannesburg. Ce document reste, de l'avis du Président de la République, «d'actualité et garde toute sa pertinence» et «il reste à en assurer la mise en oeuvre». Aussi a-t-il plaidé pour agir dans cette direction, en considérant qu' «il est essentiel que le plan d'action auquel doit aboutir notre sommet s'articule autour d'engagements fermes aux plans national, régional et mondial, sur des politiques et des mesures concrètes face à la désertification, à la dégradation des sols et à la déforestation». Le plan d'action prévu par le Sommet de Johannesburg doit également, selon le chef de l'Etat, «attacher une haute priorité» à deux autres ambitions fortement nourries par les pays du Sud: une satisfaction «plus rationnelle» des besoins constamment en hausse dans ces pays, en eau et en énergie, à travers une «valorisation optimale de la gestion efficiente de ces ressources». Abordant les enjeux de ce développement durable, le Président Abdelaziz Bouteflika a estimé que ces derniers sont «globaux» et de grande ampleur et nécessitent «la conjugaison des efforts de l'ensemble de la communauté internationale». Les efforts de cette dernière «devraient tendre et favoriser une réadaptation et un renforcement du système international de manière qu'il puisse assurer les assises d'un développement durable et équitable». Concrètement, le Président algérien a souhaité que les «étapes franchies» dans les domaines du commerce et du financement du développement lors des conférences de l'OMC à Doha au Qatar et de Monterrey au Mexique soient exploitées sous d'autres formes au profit de l'application des décisions de Rio. Suggérant la nécessité d'«une meilleure harmonisation» entre les différentes institutions onusiennes agissant dans ces domaines, et relevant avec satisfaction les évolutions récentes encourageantes dans cette voie, le Président de la République a plaidé pour le «renforcement» du cadre multilatéral, qui, ajouté au développement des partenariats avec la société civile et le secteur privé, sont des options de nature, selon lui, à favoriser «les initiatives hardies requises dans des domaines spécifiques à impact direct sur l'environnement, les conditions de vie et de croissance».Un tel dynamisme, s'est déjà vérifié, selon le Président, à la faveur de la tenue à Alger d' un sommet des ONG des pays en développement sur ce genre de sujets.